CONCOURS D'ÉLEVAGE

Vaches en piste : 33 vaches représenteront l’Ain à la Roche-sur-Foron

Moins nombreux cette année à participer au Concours général agricole à Paris, beaucoup d’éleveurs se sont réservés pour ce tout nouveau salon qui mettra à l’honneur les races laitières bovines. Moins loin, moins longtemps, Vaches en piste est aussi l’occasion de convoquer de grands rendez-vous de l’élevage. Au total, pas moins de 33 vaches et 23 élevages de l’Ain participeront aux différents concours. 
 
Onze vaches retenues pour le national Montbéliard
 
À commencer par le concours national de la race Montbéliarde, de retour après quatre années d’absence. La Haute-Savoie avait obtenu son organisation après celui de Besançon en 2019. Il devait avoir lieu en 2022 avant d’être repoussé à cette année. Dans le département, la sélection définitive des vaches a eu lieu lundi 13 mars. Onze ont été retenues parmi sept élevages du département. Elles représenteront les couleurs de l’Ain, le samedi 1^er avril, de 9 h à 19 h sur le grand ring, parmi les 300 vaches en lice du concours. Elles seront départagées par Nicolas Robert, juge originaire de la Loire. 
L’EARL Rousset à Saint-Alban en présentera pas moins de trois. Une grande fierté pour Jean-Marc Rousset. Évidemment « je suis content. C’est de mieux en mieux. Nous en avions une au dernier national, cette fois-ci trois, c’est parfait. Le top, c’est que deux d’entre elles, (Hibis et Joëlle) sont issues d’un taureau (Ralban) de chez nous », jubile l’éleveur. Autre satisfaction pour Jean-Marc Rousset, Hibis et Joëlle sont deux vieilles vaches, respectivement en cours de neuvième et septième lactation. Quant à Madona, la troisième, elle est sur sa cinquième. « Si on veut montrer que la race Montbéliarde vieillit bien, il faut montrer de bonnes vieilles vaches en concours, c’est de plus en plus rare », poursuit-il. Un engagement pas toujours évident à tenir cependant. Si Hibis et Madona sont des habituées de concours, ce sera une grande première pour Joëlle, qui a donné pas mal de fil à retordre à ses propriétaires. « Au niveau morphologique, elle est assez impressionnante et au niveau de la quantité de lait, c’est plutôt pas mal non plus (56 000 kg en six lactations). C’est la meilleure des trois mais on ne l’avait jamais sortie parce qu’elle n’est pas commode, admet Jean-Marc Rousset. Le dressage commence à être au point après cinq semaines ». C’est sa fille Alice, 24 ans, passionnée de concours et salariée de l’exploitation qui se charge de la sortir au licol chaque jour. Une fierté pour son père qui se réjouit par ailleurs du dynamisme de l’équipe de jeunes animant le comice de montagne à Haut-Valromey. 
 
Seize Prim’Holstein, toutes déjà sorties en concours 
 
Les 120 meilleures Prim’Holstein de la région s’affronteront sur le grand ring, vendredi 31 mars, de 9 h à 19 h, en alternance avec le concours national de la race Abondance. Un véritable événement pour la race dont le dernier régional s’est tenu à Feurs dans la Loire en 2014. Pour ce nouveau millésime, elles seront 16 vaches à représenter l’Ain, issues de 14 élevages. Les éleveurs de la race se sont tous mis d’accord avec le syndicat départemental pour qu’au moins une vache de chaque ferme intéressée pour concourir puisse participer. Les deux places restantes seront attribuées aux meilleurs potentiels. Il n’y a donc pas eu de tri sur cette race dans l’Ain. Et Florent Chapon, président du syndicat, de préciser : « On s’est posé la question et on s’est dit qu’en cas de tri, des élevages sauteraient. Il y a une forte motivation et c’est un régional donc plus on est de monde mieux c’est. On ne peut pas aller chercher quelqu’un pour le départemental et lui dire tu restes chez toi pour le régional. » D’autant plus que pour le président, les élevages retenus sont loin d’être des novices. Tous ont déjà au moins participé au concours départemental de la race.  
Parmi les concurrentes figureront, la fraîchement nommée Prune, née en 2019. Fraîchement car jusqu’à son inscription, Prune était la seule du Gaec familial de la Ramée à Villars-les-Dombes à ne pas avoir de nom. Une grande première pour la jeune vache qui participera à son premier concours. Sur les 50 vaches laitières de l’élevage, c’était la plus en forme du troupeau, raconte son éleveur Florian Bidard. « On a préféré celle-ci, c’est celle qui est la plus dans l’air du temps par rapport aux jugements du moment. C’est une petite vache avec une jolie ouverture de côte et une bonne mamelle », confie-t-il. Si la ferme a peu de fois participé à des concours de grande envergure, estimant que le niveau n’y était pas pour Paris, la famille Bidard espère avoir plus de chance en concours régional. 
 
Deux élevages en Simmental 
 
Pour la race Simmental aussi, Vaches en piste sera un événement à ne pas manquer avec l’organisation du concours régional le jeudi 30 mars à 17 h 30 sur le grand ring. Sur trente places régionales, six ont été obtenues par deux fermes de l’Ain. Un concours de plus pour le Gaec du Giroux qui présentera là aussi quatre vaches. Parmi elles, nous retrouverons Maxette en cours de quatrième lactation, primée l’année dernière meilleure mamelle adulte au CGA et première championne adulte au Salon de l’élevage. « La force de cette manifestation, c’est d’avoir toutes les races mélangées », confie son éleveur Clément Thiévon. Juge à Paris au concours national, il retrouvera cette fois-ci la place de participant. 
Les deux autres vaches Simmental du département, Ibiza et Poséïdon, appartiennent au Gaec La Léchère à Châtillon-en-Michaille. À 10 ans, Ibiza est en cours de huitième lactation, et s’est déjà plusieurs fois distinguée en concours. Pour Damien Martel et Frédéric Ramel, elle a de quoi plaire : « C’est une vache qui a bien vieilli, qui correspond bien à ce qu’on recherche dans la Simmental : elle est bien musclée, la mamelle n’est peut-être pas la meilleure mais elle a bien passé les lactations. Deux fois à Paris, elle avait fini deuxième et troisième de section. À Cournon-d’Auvergne cette année, elle a fini quatrième de section. » Petite anecdote, Ibiza a été choisie pour la présentation de la race Simmental par la MFR de Cruseilles de Haute-Savoie. Poséidon, de son côté a cinq ans et démarre sa deuxième lactation. Selon ses éleveurs, elle aussi a une bonne mamelle et est déjà sortie au Salon de l’agriculture en 2022. Avec leurs deux championnes, Damien Martel et Frédéric Ramel, éleveurs avec deux autres associés de 150 vaches laitières sur 470 ha de SAU, ont à cœur de présenter la race, leur élevage, dans une bonne ambiance garantie.