Étiquetage : des contrôles oui, mais surtout un renforcement de la loi

Margaux Balfin
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Étiquetage : des contrôles oui, mais surtout un renforcement de la loi
Chantal Mauchet a reconnu que certains emballages induisaient le consommateur en erreur sur l’origine des matières premières agricoles. Photo/MB

Au lendemain des contrôles d’étiquetage au Super U de Laiz et Colruyt de Bagé-Dommartin, les Jeunes agriculteurs de l’Ain ont apporté un sac plein de produits aux emballages trompeurs ou qu’ils jugeaient irréguliers. En observant certains emballages, Chantal Mauchet n’a pu que se ranger du côté de la profession.  « Pourquoi utilisent-ils le drapeau français, ce n’est pas normal, cela induit en erreur le consommateur. Certains utilisent le bleu – blanc – rouge à mauvais escient », a-t-elle reconnu. 

Fraudes : les syndicats pourraient se porter partie civile

La préfète de l’Ain a rappelé les promesses du Premier ministre de renforcer les contrôles dans la grande distribution, à raison de 10 000 contrôles en plus. Pour Justin Chatard, cela n’est pas suffisant. « La plupart de ces étiquetages sont en fait réglementaires en réalité. Il faut effectivement renforcer les contrôles, mais il faut surtout renforcer la loi », a insisté le président des Jeunes agriculteurs de l’Ain. À titre d’exemple, contrairement à ce qu’on pourrait imaginer en lisant son nom, la marque Belle France n’utilise pas toujours des produits d’origine française, mais cela n’est forcément illégal. « La marque est déposée depuis 2009 et on entre dans le cadre du droit des marques. Il faut faire une analyse au cas par cas », a précisé Jérôme Béguet. 

Le directeur adjoint de la DDPP a tout de même soulevé quelques pratiques irrégulières. Lorsqu’une marque utilise des symboles d’identification, un drapeau français par exemple, l’origine des produits doit impérativement figurer sur la même face de l’emballage. En d’autres termes, le consommateur ne doit pas avoir besoin de retourner le paquet. De son côté Jonathan Janichon, le président de la FDSEA, a indiqué qu’il était prêt à ce que le syndicat se porte partie civile en cas de pratique frauduleuse : « Je veux aller plus loin, ces abus sont clairement une perte économique pour la profession. »