Les membres du comité de direction de l’organisme de paiement public (ASP) ont été reçus sur une exploitation dans l’Ain. Objectifs : mieux connaître le métier d’agriculteur et comprendre les contraintes associées.
Mieux connaître le métier d’agriculteur et les contraintes associés en chaussant les bottes. Tels étaient les objectifs de la visite des membres du comité de direction (Codir) de l’ASP (organisme de paiement public). Jeudi 14 décembre, à la demande du directeur régional, le Codir de l’ASP s’est donc rendu à Champagne-en-Valromey (Ain) sur l’exploitation laitière de Gaëtan Richard, trésorier de la FDSEA 01. L’occasion pour les responsables syndicaux d’insister, en cette période de paiement des aides de la politique agricole commune (Pac) 2023, sur l’impact social que l’ASP a directement sur les exploitations agricoles. « Un contrôle n’est pas anodin », ont argué plusieurs agriculteurs du canton de Valromey. Ils ont rappelé la pression et le stress supplémentaires engendrés par un contrôle, la certitude d’un retard de paiement des aides même lors d’un contrôle conforme et la nécessité de pédagogie des contrôleurs… « La profession agricole n’est pas et ne sera jamais opposée aux contrôles sur la bonne utilisation des aides publiques, telle que la Pac. Pour autant, l’enchevêtrement des réglementations rend parfois la tâche ardue pour les agriculteurs… Un contrôle ne devrait pas se résumer à cocher des cases sur la liste de points à contrôler des agents… Encore plus, lors d’une année de réforme de la Pac. La remise en conformité sur place, si elle possible, doit être privilégiée », ont avancé les syndicalistes.
Retards pénalisants
Les agriculteurs présents ont aussi alerté l’ASP régionale sur l’impact des retards de paiement des aides Pac. Aors que la réforme a engendré des retards dans la mise en œuvre des déclarations et instructions de dossiers, l’incertitude d’une date de paiement des aides pénalise fortement les agriculteurs concernés. Comment payer ses factures ? Ses remboursements de prêts ? Comment se projeter sur les investissements nécessaires pour maintenir le niveau de technicité de son exploitation ? Comment convaincre la banque de sa solvabilité ? Les agriculteurs ont besoin d’un calendrier de versement des aides pour planifier la gestion de leur entreprise. L’ASP a garanti la mise en paiement des aides pour le 20 décembre pour l’ensemble des exploitations qui ont eu un contrôle sur les aides du 1er pilier de la Pac. Jonathan Janichon, président de la FDSEA 01, a précisé que le syndicalisme a alerté les banques sur la situation des paiements Pac en leur demandant d’accompagner les agriculteurs concernés par ce manque de trésorerie temporaire. Les responsables professionnels présents ont également rappelé le combat du réseau FNSEA pour une juste rémunération au prix de revient des agriculteurs grâce à la Loi Égalim. La pression est mise sur la grande distribution pour éviter des baisses de prix payés aux producteurs lors des négociations commerciales qui se termineront en janvier.