En 2024, l’État consacrera 5 milliards d'euros (Md€) de plus à financer la transition écologique, a annoncé la Première ministre. En y ajoutant les investissements privés, l’exécutif espère atteindre les 66 Md€ annuels préconisés par le rapport de Jean Pisani-Ferry.
Le gouvernement va allouer 5 milliards d’euros supplémentaires en 2024 pour réduire les émissions françaises de gaz à effet de serre, a annoncé Élisabeth Borne le 9 juillet dans une interview aux journaux Le Parisien Aujourd’hui en France. « Nous allons rehausser de 5 Md€ notre contribution au plan pour l’écologie, au-delà des 2 milliards de plus qu’on avait déjà prévus via le Fonds vert. Cela veut dire qu’en 2024, nous aurons 7 milliards de plus qu’en 2023 pour le financement de la transition écologique », a indiqué la Première ministre. Cet « investissement inédit de l’État » sera employé à financer « les rénovations énergétiques, les transports en commun, les énergies renouvelables et la transition agricole », a-t-elle précisé, sans détailler les contours de l’enveloppe pour l’agriculture. Le 12 juillet, la locataire de Matignon y a ajouté la « meilleure gestion des forêts et de notre ressource en eau », ainsi que « la préservation de la biodiversité ».
55 % d’émissions en moins en 2030
« À nos côtés, les collectivités et les entreprises vont investir », espère la Première ministre. Parmi les acteurs publics, BPI France et la Banque des territoires vont augmenter leurs interventions « pour les porter à 100 Md€ sur cinq ans », rappelle-t-elle. En additionnant l’effort public et privé, Élisabeth Borne compte « augmenter notre investissement en faveur de la transition écologique de plus de 60 milliards d’euros ». Un niveau « en ligne » avec le rapport de Jean Pisani-Ferry, selon elle. Dans ce travail sur la décarbonation de l’économie française, remis à la cheffe du gouvernement le 22 mai, l’économiste Jean Pisani-Ferry et l’inspectrice générale des Finances, Selma Mahfouz, estimaient les besoins de financement supplémentaires à 66 Md€ par an. La France doit réduire de 55 % ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990, d’ici 2030, objectif partagé à niveau européen dans la feuille de route "Fit for 55". Elle investit actuellement « 120 milliards d’euros par an » tous secteurs confondus pour la transition écologique, a rappelé Élisabeth Borne dans son interview dominicale.