FILIERE LAITIERE
La filière lait, et ses produits, en souffrance !

La filière laitière connaît une situation sans précédent depuis le début de crise liée au Covid-19. Marchés déstabilisés, commercialisation réduite des produits, et notamment des fromages AOP, réduc tion de la production… On fait le point sur les dernières infos avec Christine Ménétrieux, responsable administrative de la fédération départementale des coopératives laitières.
La filière lait, et ses produits, en souffrance !

« La demande de réduction de collecte de lait arrive au plus mauvais moment. Avril étant la période de pic de production avec la mise à l'herbe. Comme il est plus facile de « se bouger » au niveau national qu'au niveau européen, le Cniel (*) a décidé de mettre en place une aide à la réduction de collecte. Les producteurs qui réduisent en avril 2020 de 2 à 5 % par rapport à leurs livraisons d'avril 2019 auront droit à une aide sur le lait non produit de 320 € /1000 litres », explique Christine Ménétrieux. Un dispositif simplifié directement géré par le Cniel. Selon France Terre de Lait, « le producteur n'a pas besoin de réaliser de demande individuelle. Le calcul sera fait directement sur les données de livraisons mensuelles à partir des fichiers des laiteries. Ce sont les entreprises qui doivent transmettre la liste des producteurs concernés au Cniel qui se chargera de la gestion des demandes ». Christine Ménétrieux nous livre également les dernières informations relatives aux différentes productions fromagères dans l'Ain.

Bleu de Gex : baisse des ventes de 80 %

Les ventes de Bleu de Gex accusent une baisse de 80 %. Deux ateliers sur quatre ont arrêté leur production. Chézery l’a maintenue à 20 %. Le Morbier : de - 20 à  - 30 %. Concernant le Comté : engorgement des caves dû à un écroulement des débouchés RHF et export, fermeture rayons à la coupe en GMS, et la moindre fréquentation des crémeries). Une base d’échanges de stock de Comté a été créée pour optimiser la gestion des places en cave. Les affineurs se sont engagés à ne pas acheter les fromages à plaques rouges que pourraient fabriquer les ateliers pour digérer le lait non transformé en Comté. Des mesures qui s’appliquent à compter du 1er avril et pourront être reconduites à compter de juillet.

Beurreries : légère reprise

Des commandes en « légère reprise ». Un léger frémissement pour le beurre et la crème. Et des ventes d’excédents en Italie, malgré la limitation drastique des achats par l’Italie en cours ; un prix du lait Spot à 230 € / 1000 l. Légère reprise pour l’Emmental fabriqué à Etrez, mais une production en baisse de – 30 % par rapport à 2019. A Saint-Martin-du-Fresne le « drive » s’est développé. Les horaires ont été réaménagés, mais la fréquentation du magasin a été réduite. 

Bressor

Toujours selon Christine Ménétrieux, « le site de Servas tourne sur les mêmes tonnages de transformation qu’en 2019, parce qu’ils ont su adapter les lignes aux demandes des consommateurs. Par contre, fermeture des ateliers Caprice des Anges et Domaine de Bresse ».

 

(*) Centre national interprofessionnel de l’économie laitière

 

Patricia Flochon