ÉLEVAGE
Prim’Holstein : l’Ain, terre de Grandes laitières

Ludivine Degenève
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Le syndicat des Prim’Holstein de l’Ain a organisé jeudi 9 mars son annuelle assemblée générale. Cette année, elle s’est déroulée à Domsure et était suivie d’une visite d’exploitation sur cette même commune.

Prim’Holstein : l’Ain, terre de Grandes laitières
Les éleveurs présents ont pu récupérer leurs diplômes Grande Laitière 2022. PHOTO/ LD

Le soleil brille pour les Prim’Holstein de l’Ain. Jeudi 9 mars le syndicat a organisé son assemblée générale à Domsure, à la frontière entre le Jura et la Saône-et-Loire. Et le bilan est globalement positif. À commencer par l’exercice 2022. Malgré des charges élevées à plus de 6 000 €, le syndicat termine l’année sur un résultat positif à plus de 900 €.
Concernant le rapport élevage/nombre de vaches par exploitation, le ratio est toujours le même : une baisse du nombre de cheptels est observée, mais avec une hausse du nombre de bêtes dans les troupeaux.
 
De nombreuses récompenses décernées à l’Ain
 
Au niveau de la lactation, là aussi les éleveurs aindinois se démarquent, avec de très belles performances. C’est notamment le cas du Gaec du Mollard à Étrez avec une vache à 56,6 kg de lait par jour et 16 745 kg à l’année, et une vache produisant près de 60 kg de lait par jour et presque 6 700 kg à l’année. De manière générale, les meilleurs élevages aindinois ont des vaches qui produisent à peu près 50 kg de lait par jour, que ce soit en deuxième, troisième, ou en quatrième lactation.
Le diplôme des Grandes laitières a été décerné aux éleveurs aindinois possédant une vache avec un taux de lait total supérieur à 100 000 kg. Le Gaec Morel avec Morel 060 Adidas qui a produit jusque-là 143 948 kg de lait pour huit lactations fait partie des distingués, de même que le Gaec de Baritel avec Baritel Doukie pour 140 540 kg de lait pour huit lactations également. Au total, c’est 14 élevages récompensés le 9 mars.
 
Plusieurs vaches primées en concours
 
Cette assemblée générale a aussi été l’occasion de faire la rétrospective de ce qui a été fait en termes d’événements sur 2022. L’année a débuté avec la fête du lait en Bresse le 18 avril 2022 à Louhans. Huit élevages du département étaient présents, avec 12 vaches. Bon nombre d’entre elles ont d’ailleurs remporté des prix, comme celui de la championne Espoir (Morel Pavane – Gaec Ferme Morel), meilleure Mamelle Jeune, Championne Jeune et Grande Championne (Over Red – Gaec des Galcières), championne Adulte (Baritel Kalia – Gaec des Feux Follets) et Meilleure Mamelle Adulte et Grande Mamelle (Baritel Nabilla – Gaec de Baritel).
L’année s’est poursuivie avec l’Expo du Futur, les 17 et 18 juin au Foirail de la Chambière. Là aussi, de nombreux prix ont été remportés par des élevages de l’Ain comme Réserve Championne Génisse, Championne Espoir, ou encore Mention Honorable Espoir. Au total, ce n’est pas moins de 13 récompenses décernées à l’Ain. 
Le syndicat des Prim’Hostein 01 s’est aussi fait remarquer lors du Sommet de l’Élevage le 6 octobre 2022 à Cournon dans le Puy de Dôme. Six élevages étaient présents avec six animaux. Là encore, le département s’est affirmé avec des classements hétérogènes. Pour la catégorie Vaches en cours de 1ère lactation – Catégorie Espoir, les élevages Feux Follets/ Morel/ Perelles se classent à la deuxième position. Le Gaec P2MN est quant à lui 11ème et le lycée de Cibeins remporte la 12ème place. Pour la catégorie Vaches en cours de 2ème lactation – Catégorie jeune le Gaec P2MN se place 13ème.
 
SIA : Over Red au pied du podium 
 
Enfin, le dernier événement en lice est le Salon de l’agriculture, qui s’est déroulé le lundi 27 février 2023 à Paris. Sept titulaires de la région Aura étaient présents, dont trois animaux de l’Ain. Ces derniers ont d’ailleurs remporté plusieurs prix, comme la quatrième place du concours Rouge (Over Red – Gaec des Glacières). Concernant le concours Noire, la quatrième place a été remportée par Morel Missy, du Gaec Ferme Morel, et la dixième place par Du Bon Vent Révolue de l’EARL de Verillat.
L’assemblée générale s’est clôturée par la rétrospective du voyage du syndicat aux États-Unis du 3 mars au 11 mars 2022. Photos, anecdotes et description des élevages ont permis à l’assemblée de se remémorer les bons moments passés de l’autre côté de l’Atlantique. 

Anticiper la succession d’une exploitation

En deuxième partie de l’assemblée générale, Fabrice Delorme, conseiller Cerfrance a pris la parole par rapport à la transmission et à la succession d’une exploitation avec pour maître-mot : anticiper. Le processus de cession d’une exploitation s’effectue en quatre étapes : se faire à l’idée, organiser les conditions de la transmission, chiffrer et définir les modalités, et enfin rechercher l’associé(e) idéal(e).
Il n’est pas toujours facile pour le cédant d’accepter de laisser son exploitation à un tiers. Voilà pourquoi tout un cheminement est nécessaire pour mener à bien la succession, comme la projection à la retraite. Si le cédant doit se préparer, il en va de même pour le repreneur, qui doit tout d’abord recevoir le savoir-faire et les compétences de l’associé qui va partir.
La seconde étape consiste à organiser les conditions de la transmission, en fixant une date de retrait, et en vérifiant les grands équilibres du bilan, tel que le niveau de décapitalisation, le taux d’endettement et la rentabilité. Dans certains cas, il est également nécessaire d’envisager une décapitalisation. Il est important de clarifier l’organisation : la rémunération, l’organisation du travail au jour le jour, le travail d’astreinte, le week-end ou encore les vacances.
Enfin, le cédant ne doit pas hésiter à être le plus précis possible en définissant le profil et les compétences qu’il recherche. Il est aussi essentiel pour lui de prendre le temps de voir si le candidat est apte à gérer l’exploitation et ce qui en découle : la fatigue ou encore le stress.
Le tout est de prendre son temps, aussi bien pour le cédant que pour le repreneur de manière à ne regretter aucun choix.

La Prim’Holstein dans l’Ain

6 595 vaches laitières au contrôle de performances ;
21,3 % du cheptel de l’Ain ;
8 924 kg de lait produit en moyenne par vache ;
39,7 de TB de moyenne ;
31,7 de TP de moyenne ;
637 kg de MU de moyenne.

Le Gaec des Cours en quelques chiffres

La journée s’est clôturée par une visite du Gaec des Cours, une exploitation de 340 ha de SAU et composée de 180 vaches dont 142 Prim’Holstein et 38 Montbéliardes. L’exploitation a été créée en 1951 avec l’installation de Aimé Michel avec trois vaches laitières de race Montbéliarde. Aujourd’hui, le Gaec des Cours est composé de six associés, compte 180 vaches dont 142 Prim’Holsteins et 38 Montbéliardes pour une production totale de 2 113 465 litres de lait. La ration du troupeau est très variée, et se compose entre autres d’ensilage maïs (25 kg), d’ensilage herbe (8 kg), de drêche de brasserie (8 kg), ou encore de maïs épis (3,4 kg). Les vaches sont aussi nourries à la luzerne, au soja, colza, orge mais en plus petite quantité.
Outre la production laitière, le Gaec des Cours a également mis en place une production végétale. En effet, cette année 87 ha de blé d’hiver ont été semés, soit 79,5 quintaux/ha, 23 ha d’orge d’hiver soit 92,4 quintaux/ha et 187 ha de maïs. L’exploitation cultive également de l’orge pour la méthanisation, de la pairie temporaire et permanente.