Transition énergétique
Les communes de l’Ain affichent leur engagement « gaz vert »

Patricia Flochon
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Le lancement du collectif aindinois « Villes Engagées Gaz Vert » marque un tournant dans la transition énergétique. Les communes concernées afficheront dès cet été leur engagement sur les panneaux d’entrée d’agglomération. Une première en Auvergne-Rhône-Alpes. 

Les communes de l’Ain affichent leur engagement « gaz vert »
Lancement officiel du collectif aindinois « Villes Engagées Gaz Vert » en présence de ses partenaires : GRDF, le SIEA et l’Association des maires de l’Ain. ©PF

En 2023, 80 communes de l’Ain ont adhéré à un contrat d’achat groupé de gaz vert proposé par le SIEA (Syndicat intercommunal d’énergie et de e-communication de l’Ain) pour les bâtiments publics. Soit à ce jour plus de 550 bâtiments tertiaires publiques alimentés avec un pourcentage variant de 10 à 100 % de gaz vert selon les communes. En 2023, cette consommation a représenté 12 800 MWh/an de gaz vert, permettant ainsi d’éviter l’émission de 2 560 tonnes Eq CO2. 

Selon Guilhem Armanet, directeur Clients Territoires Sud-Est GRDF, « la transition énergétique se fera avec le gaz, et avec le gaz vert, ou elle ne se fera pas. Quatre-vingt communes engagées, c’est une première. Le gaz vert est la seule énergie qui soit en avance sur la politique de l’Etat en matière d’énergies renouvelables. Le gaz vert en France, cela représente la production de deux réacteurs nucléaires. Nous allons multiplier par cinq la quantité de gaz vert dans nos réseaux à l’horizon de la décennie. Cinq-cent-cinquante-cinq bâtiments publics sont déjà en gaz vert dans l’Ain. Le SIEA est inspirant. Vous montrez le chemin. »

Reconnaissance envers la profession agricole

Les panneaux valoriseront non seulement la décarbonation du territoire, mais aussi le soutien au monde agricole. Pour GRDF, « avec sept sites de méthanisation agricole, qui produisent plus de 70 000 MWh/an de gaz, le département de l’Ain affiche une belle dynamique. Les projets en cours ou futurs permettront d’atteindre à l’horizon 2026 155 GWh/an, soit plus du double de la production actuelle. » Cette énergie, produite localement à partir de résidus agricoles, d’effluents d’élevage et de déchets issus des territoires atteint, après épuration, le même niveau de qualité que le gaz naturel, pouvant donc être injecté dans le réseau exploité par GRDF.

Une vision partagée par Jean-Yves Flochon, président de l’association des maires de l’Ain à laquelle adhèrent l’ensemble des communes et intercommunalités du département : « Le gaz vert va apporter une légitimité à cette transition douce pour les bâtiments publics et les habitants. Nous avons beaucoup de respect pour les exploitants agricoles qui ont choisi d’investir dans des projets qui sont au bénéfice de nos territoires. » Tout en annonçant, prenant sa casquette de vice-président du Conseil départemental, que ce dernier a engagé la réflexion avec le service des routes du Département pour valoriser l’herbe coupée au bord des routes dans le circuit de la méthanisation. « Pour le SIEA, la prochaine étape sera sa participation à la production de gaz vert via sa filiale, la SEM « Les Energies de l’Ain », qui ajoutera une dimension de souveraineté énergétique à son projet », précise Walter Martin, son président. 

Patricia Flochon