SYNDICAT
Réélu président des Jeunes agriculteurs de l’Ain, Justin Chatard l’assure, le « combat continue »

Margaux Balfin
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Après leur assemblée générale le 9 février dernier, les Jeunes agriculteurs de l’Ain se sont de nouveau réunis ce 15 février à la Maison de l’agriculture à Bourg-en-Bresse pour élire leur nouveau bureau. 

Réélu président des Jeunes agriculteurs de l’Ain, Justin Chatard l’assure, le « combat continue »
Justin Chatard a été reconduit à la présidence des Jeunes agriculteurs de l’Ain, au côté de Théo Morin, secrétaire général. Photo/MB

À l’image du grand nombre de personnes présentes à l’assemblée générale, ils étaient plus d’une cinquantaine jeudi soir à participer au conseil d’administration. C’est par une grande déception que Justin Chatard a démarré son allocution, la candidature du syndicat pour accueillir le congrès national des Jeunes agriculteurs en 2025 ayant obtenu une réponse négative, au profit du Gers. 

Plus de cinquante jeunes se sont réunis pour le conseil d’administration électif jeudi 15 février. Photo/JA01

Passé ses nouvelles tombées dans la journée et quelques paroles de remerciement de Justin Chatard sur l’assemblée générale, le président sortant a convoqué les élections du nouveau bureau. « C’est un poste très intéressant, et pas très prenant », a-t-il lâché avec humour face au manque de candidats à sa succession. Justin Chatard n’a en effet pas caché son intention de céder sa place, son père avec lequel il est en Gaec, devant partir à la retraite début 2025. Faute de candidat, Justin Chatard s’est représenté pour un mi-mandat. Élu à l’unanimité, moins une voix en faveur d’Eva Poloni, il a rappelé les enjeux de la mandature, et notamment les élections de la Chambre d’agriculture en janvier prochain, suivies des élections de la caisse Ain-Rhône de la MSA au printemps 2025. « Je continuerai mon engagement et à me battre sur les dossiers qui ont été entamés lors du précédent mandat », a-t-il assuré. Trésorier sortant, Théo Morin succède quant à lui à Guillaume Joux en tant que secrétaire général. Après deux mandats à ce poste, ce dernier ne pouvait se représenter. 
 
Retour sur les échanges avec la préfecture 
 
Justin Chatard a par la suite briefé les nouvelles recrues du bureau et l’ensemble du conseil d’administration sur les dernières positions et victoires syndicales. Après le succès du mouvement « on marche sur la tête » et des panneaux retournés, le président s’est dit satisfait des échanges avec la préfète le mardi 6 février, conjointement avec la FDSEA et la Chambre d’agriculture : « Nous avons abordé plusieurs dossiers très sensibles dans le département, notamment les contrôles OFB et Pac, le loup et l’eau. Jusqu’ici, nous avions toujours eu des échanges très tendus avec la DDT et la préfecture sur ces sujets et là nous n’avons reçu aucun refus. Maintenant il faut que cela se concrétise ! » Le réseau syndical attend par ailleurs un engagement concret du gouvernement au moment du Salon de l’agriculture à Paris à la fin du mois. Quant aux dossiers qui ne pourront être tranchés dans les jours ou semaines à venir, les responsables syndicaux du département et de la Chambre d’agriculture ont demandé un suivi régulier mensuel à Chantal Mauchet. « Nous sommes allés très loin dans les discussions, notamment sur le curage des fossés. Nous avons aussi demandé la suppression du CSP, la séparation du conseil et de la vente en matière de produits phytosanitaires, la fin du calendrier sur la taille de haies. De même sur le renforcement des contrôles en matière d’étiquetage, la préfecture nous a annoncé leur renforcement et nous avons demandé à avoir les noms des mauvais élèves, plusieurs préfectures d’autres départements s’étant engagées à les donner. Le but est de pouvoir échanger avec eux pour aller dans le bon sens. Pour ce qui est de la loi EGAlim, le compte n’y est pas et le combat n’est pas terminé. » 
 
Un retour aux blocages validé
 
En fin de conseil d’administration, le syndicat a validé un retour aux mobilisations, dans le cadre d’un mot d’ordre départemental JA/FDSEA. Sur un modèle différent des blocages d’autoroutes et de péages, ce sont cette fois-ci les centrales d’achat et les magasins du département qui sont ciblés. « On doit montrer aux directeurs de magasin qu’ils ont raison d’avoir peur et qu’ils ne font pas ce qu’ils veulent dans leurs magasins. Jusqu’ici nous sommes restés tranquilles, mais je pense que ça peut être bénéfique pour nous de bouger dans les cantons », motivait Justin Chatard. Et Théo Morin de rappeler les consignes de mouvements sans heurts ni casse ou dégradations. Et si les mains se levaient timidement au moment de candidater aux différents postes du bureau, le grand nombre de jeunes présents et la bonne ambiance qui régnait sont la preuve que la relève est assurée.