INTERVIEW
FEADER 2023-2027 : « 24 mesures sont ouvertes et les agriculteurs s’en sont emparés »

Emmanuel Ferrand, conseiller régional en charge des fonds européens au conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes dresse un bilan positif de la première année de programmation du FEADER avec plus de 50 millions d’euros déjà fléchés.

FEADER 2023-2027 : « 24 mesures sont ouvertes et les agriculteurs s’en sont emparés »
Emmanuel Ferrand, conseiller régional en charge des fonds européens au conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes. ©DR

La nouvelle programmation FEADER 2023-2027 en Auvergne-Rhône-Alpes est dotée d’un milliard d’euros sur cinq ans. La Région en est désormais l’autorité de gestion. Alors que l’année 2023 touche à sa fin, quel bilan peut-on en faire ?

Emmanuel Ferrand : « Le bilan est très bon, surtout si on compare l’état d’avancement dans d’autres régions. En Auvergne-Rhône-Alpes, nous avons, rien que sur l’année 2023, instruit 7 000 dossiers et passé en comité de programmation un plus de 50 millions d’euros de FEADER. Nous avons recruté des agents de manière à pouvoir en même temps payer les mesures de l’ancienne programmation et commencer d’instruire les dossiers de la nouvelle programmation. Il était essentiel pour nous de maintenir une antenne d’instruction dans chaque département. Ainsi, à date, vingt-quatre des vingt-six mesures sont ouvertes. Nous les avons simplifiées. Nous avons reçu 750 dossiers sur l’une des principales mesures qui concerne l’installation avec la dotation jeune agriculteur (DJA). 568 de ces 750 dossiers seront traités avant le 31 décembre. Les paiements ont démarré le 20 novembre. »

Quel est le montant moyen de la DJA dans la région ?

E.F. : « Nous sommes en moyenne à 41 000 euros de DJA. Nous atteignons ce niveau car le conseil régional a décidé de remettre 15 millions d’euros sur la table pour pallier le désengagement de l’État et de l’Europe. Sans ce soutien substantiel, la DJA moyenne plafonnerait à 25 000 euros. »

Où et dans quelles filières s’installent majoritairement les jeunes en 2023 ?

E.F : « En 2023, ce sont l’Isère et le Puy-de-Dôme qui ont déposé le plus de dossiers. Sur l’Isère, il y a certainement un phénomène de rattrapage pour compenser un faible nombre de dossiers en 2022. Les jeunes s’installent majoritairement en bovins lait, bovins viande et maraîchage. »

Qu’en est-il de la mesure « Investir pour mon exploitation d’élevage » qui soutient, en particulier, la modernisation des bâtiments d’élevage ?

E.F. : « Là aussi, nous sommes satisfaits puisque 1 300 dossiers ont été déposés en 2023. 890 de ces dossiers sont à ce jour (ndlr : 8 décembre) sélectionnés et instruits. 97 % des dossiers ont été jugés éligibles. Ils concernent majoritairement des projets en bovin et caprin lait, et bovin et ovin viande. La mesure est fermée jusqu’à fin février, afin de nous permettre d’instruire tous les dossiers. Elle sera réouverte en mars 2024 et devrait bénéficier de quelques ajustements. »

Des mesures du FEADER en Auvergne-Rhône-Alpes concernent également l’irrigation, les Cuma, le volet forestier…

E.F. : « Sur la mesure irrigation, 124 dossiers ont été déposés pour un volume financier de 12 millions d’euros. Quant au Cuma, nous avons réceptionné 500 dossiers pour une somme retenue de 26 millions d’euros d’investissements. Ici ou là, nous allons opérer quelques ajustements, sur la liste de matériels éligibles notamment, mais globalement le programme est sur les rails et il répond à des besoins. »

Propos recueillis par Sophie Chatenet

Coup de pouce des Départements

Les Départements contribuent désormais au FEADER aux côtés de la Région, de l’État et de l’Union européenne. Ils financent à hauteur de 30 %, les mesures qu’ils ont choisies parmi les vingt-six existantes.