Les négociateurs de la COP28 n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur un programme de travail sur l’agriculture pour les trois prochaines années, malgré une déclaration politique consensuelle mais sans obligations.
Les négociations sur l’agriculture, la sécurité alimentaire et le climat menées dans le cadre de la COP 28 à Dubaï se sont soldées par un échec, selon l’ONG Action contre la faim présente sur place. « Les négociations se sont terminées hier soir [le 5 décembre], on est super déçus », a confié Marie Cosquer, analyste plaidoyer de l’association. Si aucune recommandation n’était attendue de ce round de négociations, les participants devaient se mettre d’accord sur trois thématiques d’ateliers constituant le cœur du programme de travail de Charm el-Cheikh, pour les trois années à venir. Était aussi sur la table une révision éventuelle de la gouvernance. « Les pays ne se sont pas mis d’accord sur la marche à suivre, ils se sont beaucoup battus sur des questions de procédures et assez formelles, et peu sur le fond », explique-t-elle en regrettant qu’il n’y ait « pas d’opportunité de parler d’agroécologie ». Les négociations reprendront « dans six mois, dans les inter-sessions à Bonn (en Allemagne), a précisé Marie Cosquer qui a « du mal à voir comment les positions des pays vont changer d’ici là ».
134 pays signataires
Faible lot de consolation : 134 pays ont apposé leur signature à une déclaration politique sur l’agriculture durable et les systèmes alimentaires résilients, le 1er décembre dans le cadre de l’agenda parallèle de la COP 28 porté par la présidence émiratie. Les pays signataires dont la France, les États-Unis, le Brésil, l’Indonésie ou encore la Chine, affirment le droit à « une alimentation saine, suffisante, abordable et nutritive pour tous ». Ils s’engagent à inclure l’agriculture et les systèmes alimentaires dans les Contributions déterminées à niveau national (CDN) – qui reflètent les engagements actualisés des pays dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat, mais aussi dans les plans nationaux d’adaptation, les stratégies de long terme et les stratégies nationales de biodiversité.
Ils promettent aussi de « revoir ou orienter les politiques et les aides publiques » à l’agriculture pour encourager les pratiques qui améliorent les revenus tout en réduisant les effets sur le climat et l’environnement. Ces engagements sont pris pour 2030, mais les nations signataires promettent de faire le point sur les progrès réalisés dès l’an prochain, à la COP 29.