ENTREPRISES
Les EDT patissent des mauvaises conditions climatiques
Le réseau départemental et régional de la Fédération nationale des entrepreneurs des territoires (FNEDT) fait état de faillites et d’entreprises actuellement au bord de la cessation de paiements.
Les parcelles gorgées d’eau ne permettent pas aux engins d’accéder aux chantiers dans des conditions respectueuses des sols. Après le report des travaux du sol et des semis, les conditions de récolte générant usure et casse, les semis de printemps, les épandages et les ensilages sont à leur tour désorganisés. « Le changement climatique raccourcit drastiquement le calendrier des interventions et confronte les entreprises aux périodes d’interdiction des BCAE8 et du cadre très restrictif de l’article L411-1 du Code de l’environnement », explique le président de la FNEDT Philippe Largeau. Il demande au ministre de l’Agriculture « de procéder d’urgence à la création d’un fonds d’aide aux entreprises et d’un dispositif de gestion des intempéries ». La FNEDT souhaite aussi pouvoir émarger au dispositif Travailleur occasionnel demandeur d’emploi (TODE) auquel les entreprises échappent depuis 2015. Elle demande enfin, à la MSA, un étalement et une prise en charge des cotisations sociales.
Quelle situation en Auvergne-Rhône-Alpes ?
Les entreprises d'Auvergne-Rhône-Alpes sont elles aussi concernées mais dans une moindre mesure. La météo automnale a permis de réaliser les semis et les dernières récoltes dans de bonnes conditions. Ces dernières semaines en revanche, c'est une autre histoire. « Nous avons beaucoup de difficultés à réaliser les ensilages et les enrubannages », explique Florence Reynaud, président de la FREDT. Le département de l'Ain, tout particulièrement dans les Dombes, est le plus touché par les pluies abondantes. Les EDT de l'Allier ont également été contraintes pour les semis. Dans les autres départements d'Aura, Florence Reynaud témoigne davantage de problèmes d'organisation pour les entreprises du fait de l'étroitesse des fenêtres d'interventions.
Demander de l'aide
« Les jours entiers de beau temps se comptent sur les doigts d'une seule main. Le temps est instable ou la pluie dure plusieurs jours rendant l'entrée impossible dans les champs. Les entreprises doivent être très réactives. » Cette situation n'est pas inédite pour les EDT qui doivent composer de plus en plus avec une météo instable. « Il y a quelques années notre travail subissait moins l'influence climatique. Aujourd'hui, nous avons une quantité phénoménale de données météo mais aucune n'est durable. On ne peut plus prévoir les travaux en avance. » Cette situation, par ricochet, ne facilite pas l'emploi de chauffeurs saisonniers. La nature des évènements climatiques ne peut permettre de générer un « arrêt de travail intempérie ». Les entreprises ont donc continué de rémunérer leurs employés malgré des machines à l'arrêt. « Nous avons demandé un report de charges à la MSA mais aussi auprès des banques pour l'ouverture de prêts de trésorerie », précise Florence Reynaud. La présidente de la FREDT Aura n'a « pas connaissance d'EDT au bord de la faillite dans la région parce que nous avons pu travailler durant l'automne 2023 ». Toutefois, si la météo maussade venait à perdurer, les trésoreries des entreprises pourraient être mises un peu plus à mal, elles qui déjà pâtissent de l'augmentation des charges et notamment de la hausse du prix du carburant. « Il n'y a pas péril dans la demeure mais ce temps ne doit pas durer. » Florence Reynaud appelle des entreprises à ne pas attendre d'être en grande difficulté pour demander de l'aide à leur fédération.