Située au cœur de la Dombes, à la Chapelle-du-Châtelard, la Ferme des Pétillières est un petit havre de paix où vivent Henry-Pierre, Patricia et leurs enfants. Henry-Pierre a repris la ferme familiale de ses grands-parents et de ses parents lorsqu'il avait vingt ans. Il y a cinq ans, il arrête son activité d'élevage naisseur vaches allaitantes pour se consacrer à sa nouvelle vocation : boulanger. Patricia, sa compagne, savoyarde d'origine, le rejoint alors sur la ferme et développe la transformation du pain ainsi que des animations pédagogiques pour accueillir et ouvrir la ferme à différents publics. Henry-Pierre a suivi une formation de boulanger à Dardilly.
Sur une SAU de 96 ha, ils cultivent leurs céréales pour leur activité de boulangerie : blé, avoine, seigle, petit épeautre... Toutes les farines utilisées pour la fabrication du pain sont bio et le couple se fournit au Moulin Marion de Saint-Jean-sur-Veyle. Ils proposent à une clientèle de fidèles une multitude de pains : au maïs, seigle, petit épeautre, sarrasin, châtaigne, un mélange de riz-châtaigne et sarrasin, mais aussi du pain complet, multicéréales, au miel et noisettes (le
« chouchou » de la maison), au gingembre et citron, à la noix, du pain brié (un pain originaire de Normandie pétri plus longtemps que les autres à la texture de pain de mie), pain viennois, ou encore des fougasses...

Fougasse à la carpe : une création originale

La fougasse est justement l'une des créations qu'ils ont mise à l'honneur lors de leur participation à l'émission La meilleure boulangerie de France. Et pas n'importe quelle fougasse...Une fougasse à la carpe de Dombes ! (voir encadré). Fin août, toute l'équipe de l'émission et son fameux duo Bruno Cormerais et Norbert Tarayre, débarquaient en Dombes pour une journée inoubliable de tournage. « L'objectif cette année était de promouvoir l'artisanat et les femmes dans la boulangerie. On a été hyper naturels avec Bruno et Norbert. Nous avons fabriqué toute la nuit et l'équipe est arrivée à 7 h du matin, pour repartir en fin de journée. Notre apprenti Terry a beaucoup travaillé avec nous. Il est resté deux ans sur la ferme et nous lui sommes très reconnaissants de son implication, sa gentillesse et sa passion pour le métier. Il nous a encore plus motivés, c'est un peu comme notre fils... », explique Patricia. Même si le couple n'a pas remporté la finale régionale du concours, l'émission aura laissé des traces dans les cœurs et les esprits. Après la diffusion, les visiteurs ont afflué de toutes parts pour rencontrer les deux passionnés et visiter la ferme. « Notre activité a été super bien filmée. Nous n'avons eu que des compliments, pour l'accueil et la qualité de nos pains. L'expérience a été vraiment hyper valorisante. Nous avons reçu des gens de la région, mais aussi de Suisse, Belgique et Alsace venus camper chez nous. Nous pensons même à développer un projet de camping à la ferme pour l'an prochain et à moyen terme un magasin de vente à la ferme », ajoute Patricia.
Car pour l'heure, si une partie de la production est vendue à la ferme, c'est sur les marchés que l'on peut retrouver Patricia, à Bourg-en-Bresse (les mercredis et samedi matin), Miribel (le jeudi matin) et Beynost le vendredi après-midi. « Nos clients sont vraiment solidaires de notre démarche : faire du pain traditionnel de qualité. Nous proposons également du pain sans gluten depuis cinq ans. Nous avons travaillé nos recette avec Michel Rolando, meilleur ouvrier de France en boulangerie et ancien prof à Dardilly, aujourd'hui un ami », souligne Patricia.

Patricia Flochon

Fougasse à la carpe : à vos fourneaux !