FINANCEMENT
Agroéquipements : fin prématurée du guichet France 2030

Le dispositif France 2030 « Équipements pour la troisième révolution agricole », doté de 400 M€, s’est arrêté prématurément, a déploré le 30 janvier Axema (constructeurs).

Agroéquipements : fin prématurée du guichet France 2030
Laurent de Buyer, directeur général d’Axema. ©Axema

Le 30 janvier dernier a vu l’arrêt du dispositif « Équipements pour la troisième révolution agricole ». Après une mise en œuvre sur « deux relèves pour un montant de 140 millions d’euros (M€) », aucun autre guichet ne sera ouvert, selon un communiqué. « Les 260 M€ restants vont être recyclés dans d’autres projets et vont manquer aux agriculteurs ». Annoncé par Marc Fesneau au Sima 2022 (Salon du machinisme), ce dispositif de soutien aux agroéquipements visait les investissements dans l’adaptation au changement climatique et la transition agroécologique. Cinq guichets de 100 M€, lancés en décembre, restent ouverts pour la filière des fruits et légumes. Il n’y en aura pas de nouveaux. « C’était trop complexe, difficile à mettre en œuvre », confie Laurent de Buyer, directeur général d’Axema. Et de pointer aussi « un appel à manifestation d’intérêt (AMI) mené dans la précipitation ». « L’objectif d’amener de la technologie aux agriculteurs – si possible des innovations de rupture (robots, pulvérisation ultra-localisée… –, n’est pas atteint, regrette le syndicaliste. Il aurait fallu plus de temps, une meilleure collaboration entre le gouvernement et les organisations professionnelles (Axema, Sedima, FNSEA, etc.). » Selon ses informations, le ministère de l’Agriculture compte utiliser le reliquat budgétaire, « en partie », pour financer le plan de réduction des pesticides Ecophyto. Le reste serait recyclé dans le vaste plan d’investissement France 2030 de 30 milliards d’euros. Apportant son soutien aux manifestations d’agriculteurs « pour que le gouvernement s’engage à une simplification réglementaire plus large », Axema revendique « un machinisme agricole qui, aujourd’hui, répond aux problématiques de pénibilité, de manque de main-d’œuvre, de réduction des pesticides, sécheresse, réduction des GES ».

J-C.D