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Les Rencontres à table : coup de projecteur festif sur la filière viande
La première édition des Rencontres à table s’est déroulée en soirée vendredi 31 mai à l’EARL de Montsevelin à Saint-Paul-de-Varax, chez Jérôme Limandas, éleveur et pisciculteur. Un événement promotionnel réussi pour les filières agricoles locales.
C’est sur les terres de Jérôme Limandas, éleveur et pisciculteur à Saint-Paul-de-Varax, que s’est déroulée la première édition des Rencontres à table. Un événement lancé par l’interprofession Interbev dans la continuité des Made in Viande. Pari réussi, le mauvais temps n’aura pas complètement eu raison de cette soirée marquée par les festivités. Pas loin de 400 personnes se sont massées sous le bâtiment d’élevage et quelque 300 repas ont été vendus. Une belle réussite pour l’association Viande des Pays l’Ain qui organisait en local ces rencontres, soutenue par les Jeunes agriculteurs de l’Ain et la FDSEA. La section des anciens exploitants est également venue prêter main forte pour préparer un menu aux saveurs 100 % aindinoises (voir encadré). Les enfants n’étaient pas en reste et après un passage par le château gonflable, tous ont pu participer à des ateliers ludiques autour de l’élevage avant de faire le tour de l’exploitation, explications de Jérôme Limandas à l’appui.
La viande locale, un enjeu de souveraineté alimentaire
Plus qu’un simple moment de convivialité, les Rencontres à table c’est aussi le formidable moyen de promouvoir la viande française et locale et d’expliquer les enjeux des filières auprès du grand-public, à l’heure où le texte de ratification du Ceta, un traité de libre-échange adopté en 2017 par l’Union européenne, inquiète la profession agricole et plusieurs élus politiques (voir page 15). En témoigne Xavier Breton, conseiller régional et député LR : « Je pense que certaines filières s’y retrouvent, entre autres la viticulture et les filières fromages, mais pour d’autres, et notamment dans l’élevage, c’est prendre de vrais risques. C’est pour cette raison que [notre groupe] a demandé au Sénat de pouvoir débattre sur ce texte confiné par le gouvernement ». Xavier Breton s’est aussi exprimé sur le projet de Loi d’orientation agricole, adopté en première lecture par l’Assemblée nationale le 28 mai dernier. « C’est un texte qui va dans le bon sens pour retrouver de l’attractivité, mais en termes de compétitivité et de revenu, il n’est pas à la hauteur de l’enjeu donc nous espérerons que d’autres textes le compléteront », expliquait-il. Le député a confié avoir malgré tout voté en faveur du texte « pour continuer à progresser et le muscler ».
Un fonds local pour aider à l’installation
Président de l’association depuis 2023, Hugo Danancher a par la suite présenté Viande des Pays de l’Ain, qui réunit une soixantaine d’éleveurs du département et rappelé l’importance de l’élevage français pour garantir la souveraineté alimentaire tandis que le cheptel français suit des tendances baissières ces dernières années. Et Romain Kjan, directeur régional d’Interbev, d’appuyer : « L’Auvergne-Rhône-Alpes est le premier cheptel de France entre la Charolaise, l’Aubrac, la Limousine et la Salers, avec 615 000 vaches allaitantes et 430 000 laitières. Le système herbager est ce qui nous permet de nous distinguer au niveau européen. Cela nous permet de toucher des marchés commerciaux et de maintenir l’engraissement et de faire des échanges de vif avec l’Espagne pour faire du maigre. »
Pour retrouver un niveau de production supérieur et faciliter l’installation de nouveaux éleveurs, Jonathan Janichon, président de la FDSEA et lui-même éleveur, rappelait la relance du fonds revolving pour le développement d’un atelier d’engraissement. À terme, ce fonds pourrait être élargi à l’échelle de la région.
Margaux Balfin
PAROLES / Un événement pour faire aimer la viande et ceux qui la font
Éleveur, abatteur, transformateur, coopérative, boucher, chef cuisinier … qui de mieux pour faire aimer la viande que ceux qui la font ? Durant la soirée, plusieurs acteurs des filières de viande locales ont raconté leur métier et les spécialités aindinoises. À commencer par Vincent Convert et Henri Gabriel, respectivement directeur de la Compagnie d’abattage de Bourg-en-Bresse (Cab) et directeur commercial de l’abattoir Viande de Bresse, avec le veau Bressou. « C’est notre produit phare ». De son côté, Alexandra Lièvre, a présenté la coopérative Cobra, coopérative ovine de l’Ain, à l’origine de la marque Gigot’Ain, et Pierre la Rocca, président de l’Association de promotion du poisson des étangs de la Dombes, la filière piscicole de la Dombes. Cheffe au collège Anne-Franck à Miribel, Francine Lioux a par ailleurs relevé l’importance de la plateforme Agrilocal 01 pour s’approvisionner en denrées locales et de qualité.
ORIGINES/ Un menu aux saveurs aindinoises
Goujonnette de carpe de la Dombes, burger avec des steaks hachés de la marque Viande des Pays de l’Ain, pain de la Mie du paysan à la Chapelle-du-Châtelard et fromage à raclette de la fruitière du Valromey, le tout accompagné de frites de l’EARL Jul et Mag à Miribel et de salade du Jardin bio d’Alice à Jassans-Riottier. Des fraises de la production maraîchère alternative Vigneron à Châtillon-sur-Chalaronne et une pomme du Gaec Foucrier Charly du Rhône, était proposés en guise de dessert et de la bière de la Brasserie Saint-Clair à Montagnat comme rafraîchissement.