PRÉDATION
Un deuxième tir de défense simple accordé dans le département

Margaux Balfin
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Alors que pour la première fois depuis plus de cinquante ans un loup a été abattu dans l'Ain à Jujurieux la semaine dernière, l'accalmie a été de courte durée pour les éleveurs. Vendredi dernier, une autre attaque a eu lieu au Gaec du Val d'Arvière à Arvière-en-Valromey, suivie d'une autre ce weekd-end. 

Un deuxième tir de défense simple accordé dans le département
Vendredi 3 mai, les éleveurs du Gaec du Val d'arrière ont retrouvé une quinzaine de brebis et agneaux morts ou blessés. La responsabilité du loup n'est pas exclue. Photo/Jérôme Berthier

« On a retrouvé 15 bêtes ce matin, des brebis mais aussi des agneaux », racontait Jérôme Berthier quelques heures plus tard. Certains, encore vivants à 9 h 30 du matin, attendaient d'être euthanasiés par les services vétérinaires. Le lendemain, samedi 4 mai, les éleveurs retrouvaient de nouveau deux brebis mortes et un agneau avait disparu. D’après les éléments recueillis par l’OFB sur le terrain, la responsabilité du loup n’est pas exclue pour les deux attaques. Le dimanche 5 mai, les deux éleveurs du Gaec ont donc demandé un tir de défense simple, accordé par la préfecture de l’Ain en début d’après-midi ce lundi. HIer soir, quatre louvetiers étaient déjà sur place pour une première nuit à poster.  

Pour rappel, l'élevage avait déjà retrouvé une brebis dévorée dans l'un de ses parcs mardi dernier. Le Gaec a reçu vendredi matin la confirmation écrite de la préfecture que la mort de l'animal est « d'origine indéterminée » et qu'« il n'est pas possible de conclure à une prédation » de loup. En cause, une « consommation totale des chairs » qui rend l'analyse des éléments compliqués, « aucune perforation et aucun hématome visibles ».  « De plus, des indices de passages de renards ont été repérés sur les lieux du dommage. » En conséquence, en raison du décret n°2019-722 du 9 juillet 2019, il ne sera pas possible d'indemniser l'éleveur si la préfecture ne revient pas sur ses conclusions.  

Le nombre d’ovins tués déjà supérieur à celui de 2023

Alors que la saison de pâturage n’en est qu’à ses balbutiements, le nombre d’animaux tués dans le cadre d’une prédation a déjà dépassé celui de l’année 2023, avec au moins 49 victimes ovines en neuf attaques contre 42 pour 23 attaques l’an dernier. À cela s’ajoute, un cochon et une brebis pour lesquelles la responsabilité du loup a été écartée. 

Margaux Balfin