DOMBES
Les pisciculteurs s’attendent à une saison « difficile »

Margaux Legras-Maillet
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Avec une surface exploitable réduite en raison du manque d’eau, les professionnels redoutent la saison à venir avec une production annoncée très basse en 2023.   

Les pisciculteurs s’attendent à une saison « difficile »

Pierre La Rocca, président de l’Apped*, est formel. C’est acquis, les pisciculteurs devront faire avec, la surface piscicole disponible sera réduite de 60 % cette année selon les estimations. Seulement 1 500 à 1 600 ha au total pourraient être exploités, et les professionnels s’attendent à une production particulièrement basse. En cause, le manque d’eau. La saison sera « difficile », ajoute Pierre La Rocca, interrogé lors de la signature du nouveau plan de filière régional, vendredi 31 mars à Chalamont (voir page 9). 
 
Les professionnels en quête de solutions 
 
Dans un contexte de sécheresse, les pisciculteurs de la Dombes sont en quête de solutions pour s’adapter au réchauffement climatique. Pêche en grandes eaux, espèces plus résistantes à la chaleur, mise en place de nouvelles productions comme les crevettes … plusieurs pistes sont étudiées. Des expérimentations et changements de mode de production parfois coûteux pour les exploitations. Aussi, Jean-Luc Payet-Pigeon, président de l’Adapra**, espère que les subventions incluses dans la nouvelle orientation régionale 2023-2027 aideront en ce sens. Pour Jean-Yves Flochon vice-président du Conseil départemental en charge de l’agriculture, elle vient en tout cas parfaitement compléter le Livre Blanc consacré à la pisciculture mis en place par le Département : « 800 000 € par an, c’est important, mais on se rend compte que la puissance de frappe de la Région peut nous aider, notamment sur l’aspect innovation (dans le développement de nouvelles productions par exemple), et recherche. »
 
Un nouveau dispositif de comptage des cormorans 
 
La prédation du cormoran est également pointée du doigt par les professionnels et reste un défi majeur de la préservation de la production. C’est pourquoi, grâce au soutien de l’Adapra, plusieurs départements devraient faire l’acquisition d'une nouvelle caméra, développée par Anemos Technologies, courant de l’année. Ces caméras, d’une portée de 500 m sur 180 °C, pourraient revenir à un prix de 450 à 500 € par étang, estime pour l’instant Jean-Luc Payet-Pigeon. Ce dispositif, toujours en cours d’expérimentation et peu répandu, doit faciliter le comptage des oiseaux et permettre de mieux les effrayer. Il a été présenté par le président de l’Adapra lors de la visite d’exploitation et de l’écloserie de grenouilles de Stéphane Mérieux le 31 mars dernier. 

*Association de promotion du poisson des étangs de la Dombes
** Association pour le développement de l’aquaculture et de la pêche en Auvergne-Rhône-Alpes