VOLAILLE DE BRESSE
Béchanne accueille son nouveau directeur

Margaux Legras-Maillet
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Alors que Florence Petitjean a quitté ses fonctions à la direction du centre de sélection et des couvoirs de Bresse réunis 17 février dernier, Édouard Jannot, actuel directeur de la FDSEA et de l’Ain agricole, lui succèdera prochainement. En attendant, il est mis partiellement à disposition depuis le 20 février et s’est officiellement présenté lors de l’assemblée générale du CIVB. 

Béchanne accueille son nouveau directeur
Édouard Jannot est mis à disposition du Centre de sélection de Béchanne depuis le 20 février. Photo/MLM

Fils d’agriculteur, Édouard Jannot a suivi une formation d’ingénieur agricole à Beauvais (Oise), puis Montpellier (Hérault). Il débute sa carrière en tant qu’animateur syndical à la FDSEA du Rhône en 2011, avant de travailler durant une année, entre 2014 et 2015, comme responsable relation adhérents dans une coopérative de déshydratation de luzerne dans la Marne. En décembre de la même année, il intégrera finalement la FDSEA de l’Ain en tant que directeur-adjoint, puis directeur un an et demi plus tard. Ses années syndicales seront marquées par la création et le développement de services (Viande des Pays de l’Ain, Agri emploi, S’Ainbiose, commandes groupées de carburant, etc.). 
 
À quand la modernisation du site ?
 
Aujourd’hui, Édouard Jannot vole au-devant de nouveaux défis. « J’ai eu un bel accueil des équipes, mais je les vois surtout le soir lorsqu’ils rentrent chez eux. Je n’ai pas encore eu le temps de faire le tour des poulaillers. Pour l’instant, j’essaie d’assurer la gestion, le suivi des factures… je vais au plus urgent », confie-t-il. Pas facile de reprendre les reines de ce mastodonte local quand la moitié des salariés ont moins d’un an d’ancienneté. Passées les difficultés logistiques des premières heures, le nouveau directeur aura aussi la lourde tâche d’engager la rénovation et la modernisation de l’établissement. « Certains bâtiments datent de 1973 et sont vieillissants. Il va falloir mener leur conception rapidement, avant la mi-2024 pour que le plan de Relance fonctionne », ajoute-t-il. Le montant total de l’ouvrage s’élève à plus de 1,4 millions d’euros (M€), dont plus de 40 % financés par le plan de Relance France AgriMer, 
L’étude des besoins technico-économiques menée actuellement en partenariat avec la Chambre d’agriculture devrait qui plus est permettre d’orienter les axes de modernisation. 
 
Préserver une génétique historique 
 
Et la liste des projets à porter ne s’arrête pas là. Actuellement, plusieurs bâtiments sont en cours de désamiantage. Autre chantier, la sécurisation de la génétique historique de Béchanne dans un contexte d’influenza aviaire. « Aujourd’hui, si on doit abattre l’ensemble de nos volailles pour cause sanitaire, il n’existe aucun lieu pour stocker notre génétique qui permettre de redémarrer la production immédiatement après. On doit attendre trois ans, le temps d’aller chercher des pipettes congelées… », craint le nouveau directeur. Aussi, le centre de sélection recherche activement un poulailler qui puisse faire office de « site miroir » pour stocker le précieux savoir-faire. « Ce poulailler doit être fonctionnel, respecter les règles de biosécurité, être isolé des couloirs de migration afin de limiter le risque contamination par la faune sauvage, qu’il soit dans l’Ain, le Jura ou en Saône-et-Loire », précise Édouard Jannot. Avis aux éleveurs. 
Sauver cette génétique passera aussi par la poursuite de l’activité de préservation de races anciennes. « Il y a sûrement des pistes pour valoriser notre génétique, à l’international ou en France. Aucun plan n’est défini, mais il ne faut pas se refuser de pistes de développement », poursuit-il. 
 
Une période charnière pour la filière Volailles de Bresse
 
Quant à la Volaille de Bresse, la filière d’excellence peaufine son image. Et le nouveau directeur de souligner : « C’est une filière qui doit réécrire son avenir, c’est un moment charnière pour la filière. L’assemblée générale du CIVB en était un peu l’illustration. Ce travail va de la production de poussins jusqu’à la commercialisation, et m’intégrer en tant que filière m’intéresse, de même que revenir à un côté plus concret de production et pas uniquement de service. » 

Béchanne en chiffres

14 salariés ;
Environ 730 000 poussins Volailles de Bresse mis en place en 2022 ;
15 races anciennes de poules (Gauloises blanche, noire, grise, Cou nu du Forez, Faverolles, Houdan, Charollais, Souconna, Poulet de Barbezieux, Poule d’Alsace, Poule de Gounay, Poulet Bourbonnais, Poule noire du Berry, Poulet du Gâtinais et Poule gasconne). 
Les huit premières sont propriétés du centre, les autres confiées.