L'AIN DE FERME EN FERME
Un week-end communication réussi

Patricia Flochon
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Près de 30 000 visiteurs ont sillonné le week-end dernier le département, à la découverte des 24 exploitations participantes. Une opération séduction qui ravit consommateurs et agriculteurs. 

Un week-end communication réussi
Élodie Kaczka, installée début 2021 sur Bâgé-Dommartin. PHOTO/ PF

Créé dans l’objectif « de valoriser l’agriculture durable et les savoir-faire paysans », l’évènement De Ferme en Ferme fête ses 30 ans cette année. Dans l’Ain, la 16ème édition s’est déroulée le week-end dernier, invitant le grand public à découvrir 24 fermes tout en sillonnant le département sur quatre circuits découverte : Promenade en Bresse et Revermont, Au cœur de la Dombes, De la rivière d’Ain aux sentiers du Bas-Bugey, et Du Bugey au Valromey. Interrogé mardi sur les premières tendances dégagées par la fréquentation du public, Laurent Aupy, animateur de l’Afocg, association organisatrice de ces portes ouvertes, se dit très satisfait des retours des adhérents : « Nous n’avons que des retours positifs. Les agriculteurs sont tous ravis. La manifestation est désormais ancrée dans les esprits. Les enseignants en parlent, il y a eu beaucoup de diffusion cette année sur les réseaux sociaux, les familles consultent beaucoup en amont, sur Facebook principalement. C’est un rendez-vous familial très prisé, toujours de très bons moments d’échange, de pédagogie, et dans la bienveillance. L’an dernier on était sur un redémarrage après une période de Covid compliquée. Le week-end dernier les visiteurs ont été très nombreux ; à priori un peu plus de 30 000, contre environ 17 000 personnes en 2022 ». 
 
Les biquettes d’Élo séduisent petits et grands
 
Cette année, quatre nouvelles fermes rejoignent le réseau. Nous sommes allés à la rencontre de deux d’entre elles. À commencer par Les biquettes d’Élo, exploitation caprine basée sur la commune de Bâgé-Dommartin. Ici, Élodie Kaczka, 31 ans, se dit complètement épanouie dans son métier d’éleveuse. Ou plutôt ses trois métiers comme elle aime à le souligner avec un grand sourire : « Ce qui est intéressant avec les chèvres, c’est qu’on a plusieurs casquettes : l’élevage, la fabrication des fromages et la vente. Et je ne me sens pas seule car je suis entourée de bénévoles qui sont des amis, de la famille ou des voisins ». Nous avions déjà consacré un article à Élodie en août 2019, alors qu’elle rejoignait l’équipe de salarié(e)s du service Agri Emploi 01. Un travail qui lui a permis d’intervenir dans toutes les productions, qu’il s’agisse de fermes laitières, exploitations maraîchère, viticole, élevages de chevaux, volailles ou encore de chèvres. Début 2021 elle décide de se lancer en tant qu’agricultrice et finance sa fromagerie qu’elle installe dans un mobile home, aidée de son noyau dur d’amis bénévoles. Sur 5 ha, elle est aujourd’hui à la tête d’un troupeau de 30 chèvres qui lui permet de transformer 24 000 litres de lait par an en fromages commercialisés à la ferme, sur les marchés de Bâgé-le-Châtel et Charnay-lès-Mâcon, dans des restaurants et via la plateforme Agrilocal 01. Ravie de sa première participation à De Ferme en Ferme, elle avoue s’être engagée « principalement pour faire découvrir le métier et échanger avec les gens ». Un week-end qui s’est soldé par de belles rencontres, une participation des plus jeunes à la traite le samedi matin, visite de la chèvrerie, et un bilan très positif au niveau des ventes de fromages.
 
Damien Clermidy, retour aux sources et conversion bio
 
Une vingtaine de kilomètres plus loin, à Saint-Trivier-de-Courtes, Damien Clermidy accueillait lui aussi les visiteurs, lors de visites hautes en couleurs. Première édition de Ferme en Ferme également pour ce maraîcher en conversion à l’agriculture biologique, installé en mars 2022. Un passionné au parcours atypique puisqu’après sept ans à travailler dans un bureau d’études à concevoir des notices pour l’utilisation et la réparation de machines agricoles, il décidait un retour aux sources pour s’installer sur l’ancienne ferme de son grand-père. Sous serres, il cultive tomates, aubergines, pommes de terre, melons, concombres et même des ananas. Près de 2 000 m² consacrés à la culture de légumes diversifiés qu’il vend dans trois cantines (Saint-Julien-sur-Reyssouze, Saint-Trivier-de-Courtes et Tournus), quatre restaurants (dont le restaurant étoilé Aux Terrasses de Tournus) et sur le marché de Saint-Trivier-de-Courtes. Il fait aussi mettre en bouteilles du vin grâce aux deux rangs de vigne du grand-père et propose à la vente le miel qu’il produit lui-même. Durant deux jours, il a communiqué sur ses pratiques, répondant avec patience et bienveillance aux nombreuses questions sur la meilleure manière de cultiver des légumes, ses motivations pour se lancer dans l’agriculture biologique et sa vision du respect de l’environnement et de la biodiversité. 

Visite commentée de la Ferme Clermidy. PHOTO/ PF