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Économie : un contexte régional toujours délicat

Dans sa note de conjoncture économique de juillet 2021, l’Insee revient sur l’année d’après-crise sanitaire. Au premier trimestre 2021, la reprise de l’activité économique en Auvergne-Rhône-Alpes a eu bien du mal à se concrétiser.

Économie : un contexte régional toujours délicat
Les autorisations de construction ont chuté sur les douze derniers mois (avril 2020-mars 2021), malgré la délivrance de 53 800 permis de construire de logements neufs.

À l’issue du premier trimestre 2021, l’Insee a pu observer une faible reprise de l’activité économique suite à la crise sanitaire du printemps précédent. Pour preuve, le nombre de transactions par cartes bancaires permet d’estimer la consommation des ménages. Or, en région Auvergne-Rhône-Alpes, le volume des transactions reste en deçà du niveau national, malgré une reprise début avril avant le troisième confinement. Au niveau de l’emploi salarié total, la région gagne 15 800 unités au premier trimestre 2021, soit une reprise de + 0,5 % par rapport au trimestre précédent. Cependant, le niveau d’avant-crise (fin 2019) n’a jamais été retrouvé avec 39 000 emplois perdus. Seule la Drôme a retrouvé son niveau de fin 2019. Les départements des Savoie restent fortement pénalisés, avec - 7,9 % pour la Savoie et - 4,5 % pour la Haute-Savoie, dont les activités dépendent en grande partie du tourisme hivernal. Un tourisme qui a une nouvelle fois souffert de la fermeture administrative des stations de ski et la réduction du tourisme d’affaires durant l’hiver 2020-2021. « Au premier trimestre 2021, les hôtels ont enregistré trois fois moins de nuitées que sur une même période hors crise, alors que seuls quatre hôtels sur dix sont fermés », expliquent Frédéric Lahi et Anne-Lise Robert, responsables Conjoncture à l’Insee. 
Les conséquences des fermetures des hôtels et restaurants (- 75 % du chiffre d’affaires par rapport à janvier-mars 2019) sont importantes, en témoigne la hausse du taux de chômage en région : « À la fin du premier trimestre 2021, le taux de chômage régional s’élève à 7,3 % de la population active (…). De ce fait, Auvergne-Rhône-Alpes est la région métropolitaine où le taux de chômage croît le plus », poursuivent-ils.

Un emploi intérimaire en recul par rapport au niveau d’avant-crise

Principal secteur d’ajustement de l’emploi, l’intérim en région augmente de 3,1 % en début d’année 2021, plus qu’en France (+ 0,3 %). Si sa position d’avant-crise n’a pas été rejointe (- 2 %), l’emploi intérimaire a largement dépassé le niveau de fin 2019 dans la Drôme (+ 7,9 %) et l’Allier (+ 9,3 %). En revanche, les départements de l’Ardèche, du Cantal, du Rhône ou des Savoie subissent encore un recul allant de 3,5 % à 17,1 %. Le secteur industriel, quant à lui, est renforcé par 1 100 salariés, soit une augmentation de 0,2 %. Les secteurs de l’énergie et de l’agroalimentaire consolident leurs effectifs. Le domaine de la construction a vu arriver 2 500 salariés supplémentaires en ce début d’année, soit une hausse de 1,3 %. Pourtant, les autorisations de construction ont chuté sur les douze derniers mois (avril 2020-mars 2021), malgré la délivrance de 53 800 permis de construire de logements neufs. Enfin, l’entrepreneuriat est lui aussi en recul. 28 700 entreprises ont été créées en Auvergne-Rhône-Alpes au premier trimestre 2021, soit - 7 % par rapport au trimestre précédent (contre + 1,8 % en France). Cette baisse s’explique notamment par une chute de 11,4 % du nombre de créations de micro-entreprises, notamment dans le secteur du commerce (- 12,9 %). Malgré le contexte délicat, « le nombre de créations reste supérieur à celui d’avant-crise. Au premier trimestre 2021, il est 6 % plus élevés que celui du quatrième trimestre 2019, qui constituait déjà un point haut depuis plusieurs années », préviennent les intervenants de l’Insee. En parallèle, les défaillances d’entreprises se réduisent : entre avril 2020 et mars 2021, 3 000 jugements ont été rendus, soit deux fois moins que lors du cumul annuel précédent.
In fine, l’activité économique de la région Aura reste balbutiée par le contexte sanitaire lié à la Covid-19, au même titre que l’emploi qui arrive toutefois à tirer son épingle du jeu dans certains départements.

Amandine Priolet