FORET
Le raisin d’Amérique, nouvel ennemi des forêts

Le raisin d’Amérique a commencé d’envahir doucement mais sûrement certaines parcelles de bois dans l’Ain. Toxique pour l’homme et les animaux, la plante fait également concurrence à la régénération de la forêt. Une invasive à surveiller de près.
Le raisin d’Amérique, nouvel ennemi des forêts

En parcourant une forêt privée à Montagnat, Alain Lyaudet, technicien du centre régional de la propriété forestière (CRPF) Auvergne Rhône-Alpes découvrait en mars dernier un foyer de plants de raisin d'Amérique.
« J'en ai vu aussi dans le bois de Versaillat, proche du moulin de Noire Fontaine. Et à Druillat j'ai également trouvé des petites tâches. J'ai pu identifier la plante via l'application PlantNet », explique le technicien. Originaire d'Amérique du Nord, elle a vraisemblablement été introduite en Europe à titre de plante ornementale. Aujourd'hui classé parmi les pestes végétales par l'union internationale pour la conservation de la nature (UICN), elle est surtout présente en forêt de Fontainebleau où elle est l'objet d'un plan de lutte organisée, campagnes d'arrachage à l'appui.

Ne pas la toucheret la signaler

Très toxique, la plante peut être à l'origine de vomissements, voire même d'empoisonnement. Tout contact avec la sève doit être évité et surtout ne pas ingérer ses baies. « Sa présence peut s'avérer contraignante pour la régénération du peuplement naturel. Je suspecte à l'origine des dépôts de déchets verts en forêt, la preuve, on trouve aussi du laurier cerise, il n'est pas venu ici tout seul ! Après, il peut y avoir une diffusion des graines par les oiseaux, mais la suspicion de la responsabilité humaine est forte », souligne Alain Lyaudet. Contacté il y a quelques jours, Jean-Pierre Bouvard, le président du syndicat des forestiers privés de l'Ain, garde un certain recul sur cet envahissement progressif : « J'en ai déjà vu en forêt. Mais c'est un problème qui reste jugulable. Cela disparaît assez facilement si c'est géré à temps. J'en avais beaucoup chez moi, mais les genêts ont fait concurrence. L'arrachage est une solution, mais il vaut mieux planter des espèces qui vont étouffer la plante ». Affaire à suivre.

Patricia Flochon

La plante peut produire plusieurs centaines de baies, toxiques aussi bien pour l’homme que l’animal. Racines, feuilles, fruits… tout est toxique dans cette plante vivace qui peut atteindre jusqu’à trois mètres de haut.