TRANSPARENCE
“ Ouvrir ses portes à ses voisins, la meilleure réponse à l’agribashing

Dans un climat ambiant d’agribashing, les journées portes ouvertes des exploitations agricoles sont un bon moyen d’aller au contact des citoyens pour montrer les réalités des métiers agricoles. C’est ce qu’a organisé le syndicat Jeunes agriculteurs début décembre, sur l’exploitation de Benoit Breysse à Prades (Ardèche).
“ Ouvrir ses portes à ses voisins,  la meilleure réponse à l’agribashing

Pour une première, c'est peu dire qu'il s'agit d'une réussite ! Samedi 7 décembre, Benoit Breysse a accueilli plus de 80 personnes sur son exploitation, ouverte au public pour l'occasion. Parmi les visiteurs, nombreux étaient des voisins, conviés par courrier par le syndicat JA Ardèche à l'initiative de la journée. « L'idée de ces portes ouvertes, que l'on souhaite dupliquer dans d'autres cantons, est d'inviter les voisins à venir nous rencontrer sur notre exploitation pour qu'ils puissent découvrir ce qu'on fait, la façon dont on travaille, explique Sylvain Balmelle, secrétaire général de JA. Les conflits entre le monde agricole et la société démarrent souvent par une affaire de voisinage : des odeurs gênantes, des bruits de cloche... Anticiper les conflits en initiant un dialogue avec les riverains nous a paru être une bonne idée. » Benoit Breysse d'afficher : « Ouvrir ses portes à ses voisins est certainement la meilleure réponse à l'agribashing ».

 

Petits et grands ont afflué lors de ces portes ouvertes.Les Jeunes agriculteurs proposaient une dégustation de viande d’aubrac.

Faire connaître ses pratiques agricoles

Et l'idée semble avoir également séduit les voisins, à l'image de ces deux mères venues avec leurs enfants : « Nous habitons à quelques pas d'ici, et nous nous promenons souvent près de l'exploitation sans pour autant nous être jamais arrêtées. C'est donc une bonne occasion de voir les animaux et d'en apprendre plus sur les pratiques de l'éleveur. » Les enfants semblent quant à eux ravis d'approcher de plus près le troupeau d'aubracs – dont 26 mères – et surtout les jeunes veaux, véritables vedettes de la journée. Ils découvrent aussi la production de châtaignes, que Benoit Breysse cultive sur 8 ha, et de différents fruits d'été (cerise, abricot, pêche, pomme) vendus sur les marchés en frais ou en jus et confitures. Les visiteurs en apprennent aussi d'avantage sur la reproduction ou l'alimentation du cheptel : « Pour la première portée, j'ai recours à l'insémination artificielle, mais pour les suivantes, c'est le taureau qui s'en charge », souligne Benoit Breysse. Son crédo : « Laisser faire la nature au maximum. C'est aussi le cas pour l'alimentation, puisque je nourris le plus possible mes animaux avec le fourrage et les céréales produites sur l'exploitation. Hormis les années de sécheresse, je suis quasiment en autosuffisance. » Sylvain Balmelle poursuit : « Ces pratiques sont représentatives de l'agriculture ardéchoise, mais aussi française dans sa grande majorité. »

Promouvoir les vertus de l'agriculture

L'occasion également, pour l'éleveur, d'insister sur les vertus bien souvent ignorées de l'agriculture : souveraineté alimentaire, stockage de carbone dans les prairies, développement économique... « Un agriculteur génèrerait cinq emplois directs ou indirects en comptant tous les acteurs qui gravitent autour de l'exploitation : chambre d'agriculture, banque, assurance, coopérative, syndicat, vétérinaire, mutuelle, boucherie... ». Une importance économique bien comprise par le maire de Prades, Jérôme Dalverny, et son homologue de Jaujac, René Souléliac, tous deux présents à cette journée. « La commune compte aujourd'hui près de 300 bovins », soulignait fièrement Jérôme Dalverny.

 

Les Aubracs, mères et surtout petits veaux, étaient les vedettes de cette journée !

La preuve par le goût !

Pour terminer les visites, les voisins ont fait une pause sur le stand de dégustation installé pour l'occasion. Ils ont ainsi pu prolonger la discussion tout en goûtant à différents produits de la ferme : moelleux à la châtaigne, jus de fruits, ou encore viande d'aubrac, qui compte de nouveaux amateurs parmi les plus jeunes. Les enfants en ont même réclamé pour la cantine !

Mylène Coste