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Carrefour s'engage à revaloriser le prix des œufs

Ciblé par une action des producteurs d'œufs le 11 février, Carrefour s'est engagé à « revaloriser » ses prix d'achat. Un accord a déjà été trouvé sur 70 % des volumes de l'enseigne.

Carrefour s'engage à revaloriser le prix des œufs
Après une manifestation des producteurs d'œufs le 11 février, Carrefour a accepté une revalorisation de ses prix d'achat et une indexation automatique sur l'indice trimestriel alimentation animale de l’Itavi.

Après une action des producteurs d'œufs devant son siège dans la matinée du 11 février, Carrefour s'est « engagé sur une revalorisation des prix et une indexation automatique sur l'indice trimestriel alimentation animale de l’Itavi », a indiqué l'enseigne. En proie à une flambée du prix de l'aliment, les producteurs demandent 2 centimes d’euro (ct€) par œuf conventionnel et 5 ct€ par œuf bio. Pour ces derniers, une première hausse de « 1,6 à 2 centimes » devrait intervenir « tout de suite », avant une seconde de « 3 centimes courant mai, juin en lien avec la nouvelle réglementation bio », indique Patrick Hamon, administrateur de la Confédération française de l’aviculture (CFA), après une nouvelle réunion le 16 février. « On a déjà trouvé un accord sur 70 % de nos volumes, qui correspondent aux marques distributeurs. Il reste à trouver un accord sur les marques nationales, qui représentent les 30 % restants », précise Carrefour.

Craintes pour les contrats des éleveurs

Le 11 février, environ 150 producteurs - selon les manifestants - s'étaient rassemblés devant le siège de Carrefour à Massy (Essonne), à l'appel du syndicalisme majoritaire et de l'UGPVB (groupements), pour dénoncer un « non-respect total de la loi Egalim 2 ». « Nous demandons que l'indexation soit basée sur le niveau d'août 2020 », indique Anthony Salmon, de la FDSEA de Mayenne, qui a fait partie de la délégation reçue par la direction de Carrefour. Entre août 2020 et janvier 2022, l'indice Itavi des matières premières pour l'aliment poules pondeuses a augmenté d'environ 39 %. S'y ajoutent des hausses concernant d'autres postes de charges en élevage et dans les industries (emballages, transport, énergie et main-d’œuvre). Le prix payé aux producteurs par leurs premiers acheteurs (centres de conditionnement, fabricants d'ovoproduits) est généralement indexé sur le coût de l'aliment. Mais les éleveurs craignent une remise en cause de ces contrats si les industriels ne parviennent pas à faire passer des hausses. « Carrefour traîne de la patte, ils sont souvent les derniers à répercuter les hausses », explique Anthony Salmon pour justifier le choix de l'enseigne. D'autres distributeurs, notamment « Auchan, Casino, Cora et Système U », renâclaient aussi à augmenter leurs prix d'achat. Mais, au 11 février, la profession n'envisageait pas de cibler une autre enseigne, notant que Carrefour est « moteur au sein de la FCD », d'après Patrick Hamon.

Y.G