COLLECTIVITES
Il reste du travail pour faire connaître l'Ain

La semaine dernière, le président du conseil départemental, Jean Deguerry, présentait ses traditionnels vœux, qui sont aussi l’occasion de passer en revue les grands dossiers du moment.
Il reste du travail pour faire connaître l'Ain

« Tout ce que je vous avais annoncé en 2018 a été réalisé », se réjouissait-il, évoquant l’officialisation du gentilé « aindinois » pour qualifier les habitants des multiples territoires de l’Ain, les conclusions des états généraux, visant à synthétiser les attentes des élus locaux, la multiplication des contrats avec les collectivités pour concrétiser des projets de territoire et le lancement tous azimuts des marques et labels de promotion de l’Ain. Le département a pris le pilotage de la marque Saveurs de l’Ain, créée par la chambre d’agriculture pour promouvoir l‘excellence de la gastronomie locale, du « champ à l’assiette ». Il va lancer fin janvier le label « Origin’Ain », pour faire rayonner l’industrie et l’artisanat du 3e département le plus industriel de France, après avoir misé sur le tourisme d’affaire et le golf, comme leviers d’attractivité majeurs.
Enjeu récurent : faire exister ce territoire pris en tenaille entre les métropoles de Lyon et Genève. « Nous avons beaucoup de chose à faire en commun, notamment sur la mobilité. Je ne veux pas que l’Ain devienne le faire-valoir de ces métropoles en récupérant les nuisances sans compensations », a détaillé Jean Deguerry.

Projets pour 2019

Parmi les priorités du cru 2019, Jean Deguerry a cité la lutte contre la désertification médicale. Bien que généreusement doté en maisons médicales (26), le département ne parvient pas à attirer assez de médecins pour renouveler les générations et absorber la forte croissance démographique.
« Ce n’est pas un outils suffisant pour attirer de nouveaux médecins, mais ces structures sont indispensables pour espérer en faire venir », estime le président. Il souhaite que le département coordonne mieux sa politique de santé, « plutôt que chaque commune travaille dans son coin » et demande aux médecins de « prendre la main sur ce sujet. » Un comité de pilotage vient d’être créé. Il commencera à plancher en février.

La collectivité poursuivra son travail de promotion de l’Ain. Le département reste trop méconnu. Un déficit de notoriété pénalisant pour valoriser à plein son potentiel touristique, paysager, gastronomique et même économique. « Nous avons le 4e taux de chômage le plus bas de France. Nous sommes confrontés à des problèmes d’embauche, au point que certaines entreprises refusent des marchés faute de main-d’œuvre. Il faut faire savoir la richesse de notre tissu économique et nos atouts pour attirer de la main d’œuvre. »
Dans la même logique, de nouveaux panneaux seront installés en 2019 sur les autoroutes.

Sujets cruciaux dans les campagnes : la prise en charge de la dépendance et du grand âge d’une part ; la couverture numérique et téléphonique d’autre part. Sur le premier point, Jean Deguerry estime que le Département « propose déjà un arsenal d’accompagnements pour favoriser le maintien à domicile et continuera à soutenir les constructions de Marpa et d’Ephad », comme prévu dans le cadre du plan séniors adopté il y a un an et doté de 10 millions d’euros/an. Pour ce qui est de la téléphonie, le Département travaille avec la Région à l’installation de nouvelles antennes, dès 2019. Elles permettront d’étendre la couverture en 4 et 5G. L’installation de la fibre optique, pour laquelle la collectivité est venu au secours du Syndicat Intercommunal d’électricité et d’@communication (SIEA) se poursuit. Il en coûtera 3 millions par an pendant dix ans à la collectivité. Une enveloppe qui n’était pas prévue dans le projet initial du SIEA, à laquelle s’ajoutent 75 millions de prime d’État. Le prix à payer pour que l’Ain figure, avec l’Oise, en tête des départements les plus fibrés de France, tempère Jean Deguerry.
Toutes les communes devraient être câblées d’ici 2021.

 Etienne Grosjean