LAIT
Le Criel Alpes Massif central appelle à une juste valorisation des produits

Dans un récent communiqué, les trois collèges du Criel Alpes Massif central alertent sur l’explosion des charges qui impacte toute la filière laitière régionale. Le point sur la situation.

Le Criel Alpes Massif central appelle à une juste valorisation des produits
En octobre 2021, l’augmentation des charges pour les producteurs de lait correspond à 33,50 €/1000 litres par rapport à octobre 2020. ©DR

Les chiffres sont sans appel. Depuis novembre 2021, l’indice Ipampa, publié par l’Idele, a augmenté de 14,2 points sur 12 mois, soit la plus forte progression depuis 2015. Le coût de l’aliment a progressé de 10,1 % sur un an, quand les prix des engrais et amendements ainsi que de l’énergie ont flambé de respectivement 79,6 et 33,8 % par rapport à octobre 2020. « En octobre 2021, cette augmentation des charges pour les producteurs laitiers s'élève à 33,50 €/1 000 litres par rapport à octobre 2020. Les transformateurs subissent également une hausse de leurs charges dans des conditions rarement observées, sur les emballages carton (+ 12 % en un an au 30 novembre 2021 d’après l’Insee) et plastique (+ 7,5 %), mais aussi sur l’énergie (+ 45 %). Une forte tension sur la masse salariale est également constatée. Cette situation engendre des difficultés de trésorerie et d’approvisionnement sur différents matériaux », détaille le Criel Alpes Massif central.

Décrochage de la production

Face à cette inflation sans précédent, les trois collèges de l’interprofession laitière régionale appellent à la responsabilité de chaque maillon de la chaîne : producteurs, transformateurs, distributeurs et consommateurs. Cela passe « par une juste valorisation des produits et du travail de tous. La nouvelle loi Egalim 2 doit être une opportunité et un outil pour atteindre ces objectifs. Nos concitoyens doivent aussi retrouver le sens de la juste valeur de notre alimentation », ajoute le Criel Alpes Massif central. Une prise de conscience d’autant plus urgente que la déprise laitière guette. Selon FranceAgriMer, de janvier à novembre 2021, la collecte laitière a baissé de 1,6 % en Auvergne-Rhône-Alpes et de 4 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Un ralentissement qui pousse les éleveurs à adapter leurs pratiques. Certains diminuent notamment la complémentation en concentrés à cause de l’inflation de l’aliment. « La déprise laitière, avec la problématique du renouvellement des générations, s’amplifie avec toutes ses conséquences sur le maintien de la vie économique et sociale dans nos territoires », conclut le communiqué. 

Sophie Chatenet