ACTION CARITATIVE
Des balles rondes en couleur pour fleurir les champs d’espoir

Enrubanner ses balles de foin dans un film rose, pour sensibiliser au dépistage du cancer du sein. Tel est le choix de Guillaume Cognat du Gaec Reconnu à Montréal-la-Cluse.
Des balles rondes en couleur pour fleurir les champs d’espoir

Depuis quelques jours, promeneurs et automobilistes se détournent pour regarder de bien curieux chamallows géants roses dans les champs du côté de Montréal-la-Cluse. Il s'agit de balles de foin enrubannées de plastique rose. Guillaume Cognat, éleveur de bovins a délaissé la traditionnelle couleur verte, grise, blanche ou noire au profit du rose. Pourquoi ? Pour que l'agriculture manifeste son soutien, et participe à sa façon à la lutte contre le cancer.

L'idée a germé cet hiver

 

Des balles rondes, il en avait vu dans des champs en sillonnant la France et aussi sur le net. « Cela m'avait interpellé. Comme ça flash, les gens se posent des questions. L'aspect buzz m'a plu j'ai eu envie de jouer le jeu et adhérer à cette opération caritative. Je me suis renseigné cet hiver et j'ai galéré pour trouver du film rose dans le secteur. Personne ne connaissait. Finalement c'est la coopérative CapDis qui m'en a trouvé. Que je fasse mon boulot en couleur ne me gêne pas, au contraire car c'est pour une bonne cause », confie Guillaume content de son choix. Sur l'achat de la bobine de film, une partie est reversée au dépistage du cancer du sein. Deux petits euros partagés entre le fournisseur et l'agriculteur. « C'est rien du tout le prix, cela correspond à une facture pour du film de qualité et la bobine est plus longue. La couleur rose tient bien à la lumière » ajoute Guillaume.

Certains ont cru que c'était la « gay pride »

Volontairement, l'éleveur de Montréal a décidé de faucher et de rouler le foin sur sa parcelle située vers Port un samedi. Jour où il y a le plus de trafic.
« Beaucoup de monde passait. Les gens se demandaient ce que c'était. Lorsque nous circulions avec les chars remplis de balles roses certains ont cru que c'était la « gay pride », alors ils se renseignaient ». Guillaume avait réussi son pari. L'effet de surprise fonctionnait tout en attirant la sympathie des promeneurs vis-à-vis de son engagement pour une noble cause.
« Je les avais entassées devant mon exploitation, impossible de ne pas les voir. J'ai fait 150 balles et fin juillet je recommence sur les regains ». Satisfaits de leur buzz, les associés du Gaec Reconnu, envisagent même de continuer l'an prochain mais avec d'autres couleurs. Jaune pour lutter contre les cancers des enfants et bleu contre le cancer de la prostate. On ne peut que les féliciter pour leur promesse de faire fleurir les champs d'espoir.

Yolande Carron

On en voit de toutes les couleurs

L’idée, a vu le jour en 2014 en Nouvelle-Zélande à l’initiative de l’entreprise Trioplast, le leader européen du plastique agricole. Elle essaime depuis dans de nombreux pays à travers la planète. Grâce aux agriculteurs français, 2 €/film sont reversés à la fondation Arc pour la lutte contre le cancer du sein pour le rose, le cancer de la prostate pour le bleu et le cancer des enfants pour le jaune. Les agriculteurs et entrepreneurs du monde entier ont permis de verser environ 768 000 € à des organisations caritatives. En France, Trioplast a déjà récolté plus de 29 000 €.