LA PRÉFÈTE SUR LE TERRAIN
« Vous me trouverez toujours à vos côtés »

Cécile Bigot-Dekeyzer, nouvelle préfète de l’Ain, est allée à la rencontre des agriculteurs. À l’initiative de la FDSEA, des JA et de la chambre d’agriculture, elle a visité quatre exploitations représentatives de l’agriculture aindinoise en compagnie des représentants de la DDT et de la DDPP. La hausse des charges, liée à la conjoncture, ainsi que les restrictions d'irrigation étaient au coeur des discussions. 

« Vous me trouverez toujours à vos côtés »
Première visite de la Préfète de l'Ain, Cécile Bigot-Dekeyzer, sur le terrain pour rencontrer les agriculteurs du département, accompagnée des élus de la FDSEA, de la chambre d'agriculture et des directeurs de la DDT et de la DDPP. "C'est rare de pouvoir tous vous réunir sur une journée", disait Michel Joux, président de la chambre d'agriculture. Photo/Yolande Carron

Comme il est d’usage après une nomination, Cécile Bigot-Dekeyzer, nouvelle préfète de l’Ain, a consacré une journée de son agenda à la profession agricole. Lors de ses visites sur les exploitations, elle a pris le temps d’écouter les agriculteurs. Les échanges ont été francs, directs et même parfois un peu tendus sur le secteur de la Plaine de l’Ain, frappé, comme pour le Sud du département, par un arrêté d’interdiction d’irriguer de 9 h à 21 h*.
 
Déplacement en car pour tous
 
Ambiance campagne assurée dès les premiers kilomètres. Le car suivait un tracteur tractant une tonne à lisier avec rampe à pendillards, au loin sur les parcelles bien d’autres étaient déjà à pied d’œuvre. Bonne entrée en matière pour parler de la méthanisation, alors que le car, avec une vingtaine de participants à son bord, filait au Gaec du Monthoux à Domsure pour la visite d’une exploitation laitière de pointe dans les énergies renouvelables. La méthanisation, un sujet devenu complexe pour les agriculteurs qui se sont lancés dans cette aventure avec les nouvelles réglementations, suscitait bien des interrogations sur les coûts supplémentaires. Gaëtan Richard, trésorier de la FDSEA et de la Chambre d’agriculture, profitait du trajet pour développer sur le sujet et sur les contraintes imposées : « On ne freine pas la méthanisation, on veut juste la développer et trouver de la rentabilité, mais avec la conjoncture et les nouvelles normes on s’interroge. » La Préfète a entendu le message.
 
Des rencontres hors réunions
 
Pour Cécile Bigot-Dekeyzer, rien ne vaut les échanges en direct avec les agriculteurs pour parler de ce qui va bien et de ce qui est difficile. Elle a salué le choix des exploitations, très représentatives du département en ajoutant : « je porte un vif intérêt pour l’agriculture peut- être même plus que la fonction préfectorale l’aurait fait. » La Préfète a clairement exprimé son souhait d’accompagner le secteur agricole le mieux possible : « vous me trouverez toujours à vos côtés, il est important que nous dialoguions afin que je puisse faire remonter les informations au niveau national. »
Adrien Bourlez, président de la FDSEA, a rappelé combien ces rencontres étaient utiles pour les agriculteurs, « c’est important pour nous de passer du temps hors cadre des réunions, cela nous permet de vous montrer notre travail, nos structures départementales. Nous avons des enjeux forts à défendre, notamment la souveraineté alimentaire, pour la mettre en place nous avons besoin des pouvoirs publics, c’est un enjeu sociétal. » 

La conjoncture longuement discutée

Justin Chatard, président des Jeunes agriculteurs est revenu, pour sa part, sur le problème des GMS car « les prix augmentent mais pas les revenus des exploitations. » Le dossier du nombre d’installés a aussi été évoqué, avec leur baisse dans l’Ain, « cela va continuer, nous devons trouver de réelles solutions pour renouveler les générations. » Michel Joux, président de la Chambre d’agriculture, a affiché sa satisfaction de pouvoir faire découvrir à Cécile Bigot-Dekeyzer l’agriculture de l’Ain ainsi qu’aux quatre directeurs qui l’accompagnaient, Guillaume Furri, directeur de la DDT, Rabaah Benhassen, directeur de la DDPP, Sébastien Vienot, directeur adjoint de la DDT et Yannick Simonin, chef du service agriculture à la DDT : « c’est rare de pouvoir tous les réunir le même jour, c’est un signe que vous nous suivez de prêt, une reconnaissance pour notre travail, nous allons pouvoir nous parler de bugne à bugne et échanger sur la politique agricole. » À ce propos il a reconnu que le président Macron avait déjà fait des avancées avec les deux lois EGAlim mais « il devra aller encore plus loin pour que les agriculteurs vivent décemment de leurs revenus. » 

*Ledit arrêté est entré en vigueur depuis le 1er avril, peu de temps après la publication de l’arrêté-cadre sécheresse le 26 mars dernier. Il impose des restrictions sur le prélèvement et l’utilisation de l’eau.  

Yolande Carron