EAU
Varenne agricole : le chantier sur la gestion de l’eau est lancé

Le gouvernement a lancé le 1er septembre le troisième et dernier chantier du Varenne agricole sur la gestion de l’eau. Trois groupes de travail plancheront jusqu’à fin décembre sur la concrétisation des PTGE, l’optimisation de la ressource en eau et la politique d’aménagement d’ici 2050.

Varenne agricole : le chantier sur la gestion de l’eau est lancé
Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation. ©Agrapresse

Le 1er septembre, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie et la secrétaire d’État à la biodiversité Bérangère Abba ont lancé le troisième chantier du Varenne agricole de l’eau et du changement climatique. Celui-ci vise à construire « une vision raisonnée des besoins et de l’accès aux ressources en eau mobilisables pour l’agriculture sur le long terme ». Il se décline en trois objectifs, a indiqué Julien Denormandie dans son propos introductif. Dans un premier temps, il s’agira d’identifier les leviers disponibles pour optimiser le rôle des sols et des infrastructures dans le stockage de l’eau. Cela inclut par exemple les infrastructures agroécologiques, hydroélectriques et hydrauliques, le stockage hivernal, les nappes souterraines, la réutilisation des eaux usées ou encore les économies d’eau d’irrigation. Dans un deuxième temps, il faudra « lister les difficultés » rencontrées dans la concrétisation des projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE) et voir « comment améliorer les choses dans la concertation ». Enfin, il s’agira d’identifier et « lister les projets structurants sur les territoires » dans « une feuille de route » afin de répondre aux besoins en eau à l’horizon 2050.

« Au plus près des territoires »

De son côté, Bérangère Abba a réfuté toute opposition entre enjeux économiques et environnementaux. « Nous irons au plus près des territoires pour adapter, dimensionner les projets le plus finement à l’équilibre entre ces différents enjeux », a déclaré la secrétaire d’État. Elle a ajouté avoir en tête « les enjeux d’équilibre budgétaire » des différents projets « entre investissements et retours sur investissement attendus ». « Une valorisation des productions doit également se retrouver dans les investissements engagés, nous y serons évidemment très attentifs et très attachés », a indiqué Bérangère Abba. Concernant la méthode de travail, ce troisième chantier sera chapeauté par le président du comité national de l’eau Jean Launay et par le vice-président de l’APCA Luc Servant. Il s’organisera en un groupe de travail élargi, et trois groupes de travail « cœur » plus restreints qui se réuniront chacun « trois à six fois » d’ici fin décembre, selon le rapporteur Hugues Ayphassorho par ailleurs membre du Conseil général de l’environnement et du développement durable. Chaque groupe de travail restreint sera composé « d’une trentaine de membres » issus « de collectivités, de services de l’État, de professionnels et d’associations ».

Trois groupes de travail « cœur »

Le premier à faire sa rentrée sera le groupe de travail axé sur les PTGE, le 20 septembre. Il échangera sur les bonnes pratiques et les difficultés rencontrées, et aboutira à la création d’une « boîte à outils » destinée notamment aux porteurs et animateurs de PTGE. « [Cette] boîte à outils a un champ large : ce peuvent être des points techniques, des points relatifs à l’animation – donc à la sociologie de la concertation, à la médiation de conflits, à la formation des différents niveaux d’acteurs, à l’établissement de modèles de documents, à l’élaboration de guides… », a précisé M. Ayphassorho. Le deuxième groupe, qui planchera sur la mobilisation des ressources existantes, commencera ses travaux le 27 septembre. Il devra quantifier « à grosses mailles » les potentiels existants en eau et les possibilités d’utilisation selon quatre niveaux de filtres : climat futur, territorial, économique et financier, allocation équilibrée entre les différents usages et le milieu. Enfin, le troisième groupe de travail restreint, axé sur la politique d’aménagements, entamera son travail courant octobre. Il s’appuiera sur les réflexions des deux autres groupes et sur les travaux du deuxième chantier du Varenne portant sur les leviers techniques d’adaptation de l’agriculture (génétique, pratiques culturales, aménagements parcellaires, équipements d’irrigation, gestion des intrants, systèmes d’aide à la décision, agriculture pluviale).

LM