CHASSE
Dégâts de sangliers : une facture moins salée que l’an dernier

Mise en œuvre de la réforme de la chasse et indemnisation des dégâts liés au grand gibier étaient placés vendredi au cœur des débats de l’assemblée générale de la fédération de l’Ain.
Dégâts de sangliers : une facture moins salée que l’an dernier

C'est devant un parterre de chasseurs moins nombreux que les années précédentes que la fédération départementale a tenu son assemblée générale vendredi dernier. Joanny Griffon, son président, annonçait l'an dernier que la chasse entrait dans une nouvelle ère, faisant référence à la réforme qui laissait présager « une petite révolution » dans le monde cynégétique. Vendredi il s'est montré plus nuancé dans ses propos : « Ce dossier a connu des hauts et des bas. Avec au départ, une communication effrénée de notre président national Willy Schraen, la fédération nationale s'est vite rendue compte de la dangerosité d'une communication trop rapide sur des sujets non définitivement arrêtés. Nous sommes donc passés en « mode silence ». Mais il me paraît utile de vous informer d'un certain nombre de points qui étaient dans le projet de loi examiné au sénat les 10 et 11 avril derniers... ». Et d'évoquer : une nouvelle réforme des statuts qui modifiera le mode des élections (une liste unique, bloquée, non panachable, élue pour six ans), une fusion des comptabilités « générale » et « dégâts », la disparition de la réciprocité des communes limitrophes et le maintien d'une seule validation pour un territoire à cheval sur deux départements, la disparition des cotisations à la FNC et la FRC pour une cotisation forfaitaire de 15 000 € contre 93 000 € actuellement, la possibilité d'habiliter le personne des fédérations de chasse à exercer une police de ruralité, une instruction totale des demandes de plan de chasse par les fédérations départementales et enfin une animation des associations communales de chasse agréées (ACCA) par les fédérations départementales (actuellement assurée par les DDT).

 

Le président Joanny Griffon, entouré du député Charles de la Verpillière et du président de la chambre d’agriculture, Michel Joux.

 

Suppression du timbre grand gibier

Si la notion de permis à 200 € n'est pas remise en cause, la fédération nationale travaille à des mesures d'accompagnement visant entre autres à encadrer la concurrence entre les fédérations. Selon Joanny Griffon, il est question de créer une commission d'éthique « à même d'analyser les comportements déviants et également d'infliger des sanctions financières ». Afin d'encadrer d'éventuels comportements commerciaux agressifs, la FNC souhaite mettre en place une date nationale unique d'ouverture du guichet unique, une assurance
« responsabilité civile chasseur » (qui ne pourra être inférieure à 20 €) et des frais de gestion nationaux arrêtés à 5 €. Et le président d'ajouter : « Cette réforme qui réjouit par son permis national à 200 €, fait parfois oublier certains problèmes. En effet, dans notre département, comment faire cohabiter sur une même chasse un « national tout gibier » à 200 € et un
« départemental grand gibier » à 160 € dont 36 € de timbre grand gibier ? En matière de justice sociale, un vrai problème se pose rendant le maintien du timbre grand gibier impossible. C'est tout un modèle économique qu'il faut reconstruire, avec toutes les incertitudes qui pèsent sur les contours fiscaux de cette loi chasse. Nous serons donc certainement amenés à organiser une nouvelle assemblée en juin prochain avec les nouveaux ajustements qui seront dictés par la loi... ».

Dégâts : une année encore difficile mais une facture en baisse

La saison dernière, 6 801 sangliers ont été prélevés, soit une baisse globale de 9 % par rapport à 2017-2018, dont une baisse de 20 % en montagne (qui s'explique notamment par les mouvements de population à cause de la pyrale du buis). Autres causes de cette diminution générale : des difficultés de pratiquer la chasse en début de saison à cause de la sécheresse et des perturbations dues aux chutes de neige en fin de saison. Au final, le montant des dégâts a été estimé à un peu plus de 701 400 €, moins élevés que l'an dernier (795 250 €), le maïs représentant 49 % des indemnisations pour 343 683 €, suivi par les prairies (206 953 €) et les céréales (113 925 €). Une satisfaction à noter cependant sur les resemis de maïs avec « seulement » 7 217 € d'indemnisations, ce qui a contribué à limiter la facture ! Au total, 344 ha de maïs ont subis des dégâts, 212 ha de prairies et 113 ha de céréales à paille. « Si le montant des dégâts à baissé nous restons néanmoins à la merci de la météo, après la canicule, les prairies ont payé un lourd tribut après les premières pluies ; à la merci des cours mondiaux, du bon vouloir des chasseurs à poser des protections et des territoires de chasse insuffisamment chassés », ajoutait Joanny Griffon.

Patricia Flochon

Bilan des prélèvements

Chevreuil : 3 444 (taux de réalisation de 87 %)
Chamois : 82 (taux de réalisation : 68 %)
Cerfs : 190 (taux de réalisation : 81 %)
Sangliers : 6 801
Petits gibiers : 4 284 lièvres, 756 lapins, 30 465 faisans, 5 708 perdrix grises, 5 751 perdrix rouges, 5 513 bécasses, 9 053 pigeons ramiers, 15 269 canards colvert, 1 748 sarcelles d’hiver, etc.

Ouverture et fermeture : les dates clés

Ouverture générale : le 8 septembre 2019
Fermeture générale : le 29 février 2020
Fermeture du petit gibier (lapin, faisan, perdrix) : le 12 janvier 2020
Lièvre : ouverture le 22 septembre jusqu’au 1er novembre en plaine et au 11 novembre en montagne
Chevreuil : ouverture à l’ouverture générale et fermeture le 31 janvier 2020. Ouverture de la chevrette : le 15 octobre
Chamois : de l’ouverture générale et fermeture le 31 octobre pour trois semaines, réouverture le 22 novembre
Cerf : de l’ouverture générale jusqu’à la fermeture générale
Daim : de l’ouverture générale au 29 février 2020
Sanglier : sur autorisation préfectorale possibilité de chasser du 1er juin au 14 août. Ouverture anticipée du 15 août à la veille de l’ouverture générale. Fermeture le 29 février 2020.
Bécasse – gibier d’eau : bécasse, selon arrêté ministériel, de l’ouverture à la fermeture générales ; gibier d’eau, selon arrêté ministériel permanent.

Tarifs saison 2019-20  

Vignette fédérale : 95 €. Suppression du timbre grand gibier à 36 €
Maintien de l’adhésion territoriale à 106 €
Maintien du bracelet sanglier à 36 € (remboursement possible avec une décote de 4 €)
Maintien du prix du bracelet
chevreuil à 28 €
Maintien du prix du bracelet
chamois à 28 €
Diminution du prix du bracelet daim de 50 à 28 €
Maintien du prix du bracelet cerf à 100 €.