Syndicat de promotion de la crème et du beurre de Bresse /
« Maintenant, on est reconnu »

Le travail de promotion des AOP laitières de Bresse porte ses fruits : la notoriété des produits dépasse désormais largement le marché régional. Parallèlement, le syndicat s’inve stit dans la création de la nouvelle AOP « faisselle fermière ».
« Maintenant, on est reconnu »

Beaucoup de monde, vendredi 22 novembre, à Foissiat, la commune aux « trente exploitations », pour l'assemblée générale du syndicat de promotion des AOP beurre et crème de Bresse.
On y a, vocation oblige, beaucoup parlé de communication. Un travail toujours plus intense : présence sur des évènements, envois d'échantillons de produits, participation à des émissions. Les sollicitations sont légion.
Pas simple d'être au four et au moulin pour cette « petite » AOP aux moyens humains limités. Mais la satisfaction de retours favorables. « C'est une belle reconnaissance de la qualité de nos produits », relevait Virginie Chevallier-Forot, animatrice du syndicat.
La structure s'est armée pour le futur. Films promotionnels, sets de tables, produits dérivés garnissent désormais l'arsenal du syndicat.
« Cela a pris beaucoup de temps à organiser. On voit au fil du temps la notoriété de nos produits monter en puissance et les retours sont excellents. Maintenant on est reconnu ! », se félicitait le président, Hervé Puthet.
Quand on n'est pas les plus costauds, il faut être les plus malins. Le syndicat pourrait en faire son adage, lui qui multiplie les partenariats avec d'autres filières haut de gamme, comme la volaille de Bresse et bon nombre d'appellations de Saône-et-Loire et de l'Ain.
Chaque succès a son revers : celui du syndicat est de devoir s'organiser pour répondre à la demande croissante des consommateurs en dehors de la région. « Après la diffusion de Top Chef, il va falloir qu'on puisse vendre dans la capitale et répondre aux consommateurs qui chercheront nos produits », suggérait Charles Bernard.

Deux chantiers au long cours

A plus long terme, les producteurs fédérés ont lancé deux chantiers. Un renforcement du cahier des charges d'abord. « Pour pouvoir anticiper et répondre aux attentes sociétales. »
Les vaches (majoritairement des Montbéliardes), devront davantage encore se mettre au vert. « On devrait passer d'un minimum de 10 ares de prairie par vache et 150 jours de pâturage minimum à 15 ares par vache et 180 jours de pâturage minimum par an », détaillait Hervé Puthet.
Pas de quoi affoler les éleveurs, dont les bêtes paissent au grand air en moyenne 230 jours par an.
La proportion d'herbe dans la ration hivernale sera augmentée.
Une réflexion est engagée pour bannir le maïs OGM. Bien pour la com', mais pour quelle valorisation, relevait un participant, par vraiment disposé à « raser gratis ».

Une nouvelle AOP pour la faisselle fermière ?

Deuxième grand projet, là aussi au long cours, compte tenu de la lourdeur des démarches inhérentes à la protection des signes de qualité : la création d'une nouvelle AOP pour les faisselles fermières de Bresse. A l'issue de plusieurs réunions entre producteurs fermiers et coopératives productrices de ces fameux fromages blanc, une séance de dégustation, la demande officielle a été formulée auprès de l'INAO. Un dossier sera déposé fin 2020 et une section spéciale « faisselle » au sein du syndicat assurera ce lourd travail. « A nous de démontrer en quoi la faisselle de Bresse se distingue des autres », résumait Virginie Chevallier.
Et d'ajouter : « il ne s'agit pas d'une démarche de marque mais d'une vraie démarche collective, qui permet à une zone de protéger les producteurs en assurant que le produit ne peut pas être fabriqué ailleurs. »
La démarche implique de trouver des fonds, a insisté le président Puthet. Message entendu par la conseillère départementale Clotilde Fournier, qui a assuré que la collectivité continuera à soutenir ses appellations. Idem du côté de l'agglo de Bourg, qui aidera à coordonner les demandes de subventions, « pour essayer d'atteindre 80% sur ce projet. », concluait Pauline Chirouze, chargée de mission pour le développement rural.

Etienne Grosjean

Top Chef, Top Promo ?

« C’est, selon la production, la deuxième émission la plus regardée après The Voice », déclarait Hervé Puthet en rappelant que la crème de Bresse AOP aurait les honneurs des deux émissions de culinaires de téléréalité Objectif Top Chef et Top Chef.
Le premier spot dédié à la crème semi-épaisse, spécialité de la Bresse, a été diffusé ce mardi 26 novembre. Un autre sera diffusé début 2020. L’assurance d’une visibilité optimale qui laisse espérer au syndicat, au-delà du succès d’image, des retombées économiques importantes

 

« Merci Virginie »

Une fois n’est pas coutume, c’est avec une grande émotion que le président Puthet a clôs cette assemblée générale. En adressant un discret mais très appuyé « merci » à son animatrice, Virginie Chevallier-Forot, qui partira prochainement vers d’autres horizons professionnels.