Alors que plusieurs élevages de l’Ain sont touchés par une vague de cas cliniques de FCO 8, la menace de l’arrivée du sérotype 3 de la FCO et de la MHE se fait de plus en plus grande.
Depuis septembre 2023, un nouveau variant du sérotype 8 de la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) circule en France, à cause de l’activité de son vecteur, le culicoïde. La FCO 8 est bien connue en France depuis 15 ans, mais ce nouveau variant cause plus de morbidité (animaux malades) et de mortalité sur bovins et ovins que précédemment. L’an dernier c’est plutôt le Massif Central qui était touché mais depuis début août, de nombreux cas sont répertoriés en Rhône-Alpes. En Isère, la mortalité des ovins sur le mois d’aout 2024 a été multiplié par deux par rapport à 2023 (multiplié par 1,3 en bovins). Le premier cas dans l’Ain a été déclaré le 20/08. Depuis les cas se multiplient et de nombreuses suspicions sont en cours d’analyse dans tout le département.
La FCO 3 se rapproche
Le sérotype 3 de la FCO a été découvert l’an passé au Pays-Bas et descend petit à petit au Sud. Les 1er cas dans le Nord de la France ont été officialisés début aout 2024. La semaine dernière, un foyer a été identifié en Saône-et-Loire. Ce sérotype inconnu en France jusqu’alors a incité l’Etat à prendre des mesures pour limiter la propagation de la maladie, en mettant en place une « Zone Régulée » (ZR), 150 km autour des foyers. Ainsi, depuis vendredi, le département de l’Ain est en totalité en ZR (cf carte). Cette zone impacte la circulation des animaux entre les 2 zones et les échanges intra-communautaires, comme l’export.
Le sérotype 3 touche, comme le 8, les bovins, les ovins et les caprins, avec les mêmes signes cliniques et les mêmes conséquences mais semble beaucoup plus virulent chez les ovins (sur les 4000 cas des Pays-Bas en 2024, 60% concerne des ovins). Les mortalités ovines liées à ce sérotype 3 sont importantes voire très importantes.
Ne pas oublier la MHE à venir très probablement
Enfin, la Maladie Hémorragique Epizootique (MHE) reste pour le moment dans l’Ouest et le Sud Ouest de la France. Les cas les plus près de l’Ain se situent en Aveyron ou en Corrèze. Comme la FCO 3, l’Etat a pris des mesures pour limiter l’extension de la maladie et la Zone de 150 km se trouve à l’Est de l’Allier ou du Puy-de-Dôme (cf carte). Pour autant la maladie qui se propage par les mêmes vecteurs devrait touchée notre département dans les semaines ou mois à venir. Ses impacts cliniques sur bovins et ovins sont importants et les traitements de soutien à mettre en œuvre sont lourds (l’inflammation/œdème et les ulcères dans la gueule empêchent les animaux de boire et de s’alimenter).
Que faire ?
Surveiller vos vaches, brebis et chèvres encore plus qu’avant pour détecter les signes cliniques le plus tôt possible. En effet, les chances de guérison dépendent de la rapidité d’intervention. Ces maladies étant virales, l’administration d’anti-inflammatoires est la règle de base mais rapprochez-vous de votre vétérinaire. Il est essentiellement de vérifier qu’il s’agisse bien d’une de ces maladies. Par ailleurs, si d’éventuelles aides sont décidées, elles seront attribuées aux seuls éleveurs pouvant justifier d’une PCR positive.
Limiter les mouvements d’animaux qu’au strict nécessaire et si obligatoire alors désinsectiser les moyens de transport. Cela permettra de limiter la propagation de ces maladies.
Vaccinez vite OUI mais pour quelles maladies ?
Afin de limiter l’expression clinique de ces maladies, le recours à la vaccination est incontournable. Il est désormais admis que le vaccin produit un effet (partiel) à compter de 8 à 10 jours après la 1ère dose de vaccin. C’est pourquoi il est urgent de vacciner dès à présent les animaux sans signes cliniques. Si pour le sérotype 8 de la FCO des vaccins sont agréés depuis plusieurs années, le stock de vaccins est de plus en plus limité alors réservez des doses auprès de votre vétérinaire au plus vite.
Pour la FCO 3, un vaccin existe sous ATU (Autorisation Temporaire d’Utilisation) depuis quelques semaines et l’éleveur peut vacciner lui-même. Le ministre a annoncé la semaine dernière la prise en charge du vaccin pour le département de l’Ain. Cependant là aussi la disponibilité du vaccin est très tendue. Prenez donc contact avec votre vétérinaire dès que possible également.
Pour la MHE, un vaccin est en cours d’élaboration mais n’est pour le moment pas disponible. Nous espérons une autorisation dans les semaines à venir.
Enfin retrouvez toutes les actualités sur ces 3 maladies sur le site internet du GDS de l’Ain ou sur sa page FaceBook.
Le GDS de l’Ain