Nathalie Bisigniano, maire de Lurcy depuis 11 ans est fière de sa trouvaille. Une petite bibliothèque bleue placée devant la mairie construite à sa demande par un employé des services techniques. « Cela fonctionne très bien, les gens empruntent les livres et les rapportent, chaque jour il y en a de nouveau ». Il ne manquerait plus que le canapé à côté pour s'asseoir et lire. Mais impossible d'y songer car Lurcy, charmante petite commune de Val-de-Saône et ses 405 riverains a perdu de sa douceur de vivre. Ses rues semblent s'être transformées en plateau de cinéma. Comme si Alfred Hitchcock tournait
« les oiseaux ». Les corbeaux envahissent le village.
Fléau depuis 4 ans
La maire de Lurcy, en est une victime aussi. « Je n'ai plus d'œufs de poule, ils prennent mes poussins et même les cannetons. Heureusement ils ne s'attaquent pas aux hommes. Un agriculteur a dû ressemer 7 fois son champ. Le bruit qu'ils font est infernal surtout de mars à avril. Et ils se reproduisent très vite, c'est effarant. Avant ils étaient sur le plateau et ils se sont rabattus sur les quartiers résidentiels, c'est plus tranquille ». Nathalie Bisigniano avoue qu'elle est face à un véritable fléau depuis 4 ans qui va crescendo depuis l'an dernier. « Ils se nichent dans les arbres des résidences secondaires, ils se rendent bien compte que la présence humaine fait défaut ».
Le parc du chateau
De véritables gîtes pour les corbeaux. Les nids sont accrochés sur les hauteurs. La propriétaire, bien consciente du problème en a discuté avec madame le maire. « Il faudrait étêter les cimes des arbres, elle a d'ailleurs fait faire
un devis, mais la somme est astronomique ». Malheureusement les communes ne perçoivent aucune aide pour aider les propriétaires dans ce genre de travaux. Les riverains du lotissement adossé à la forêt du château se plaignent en mairie des vols de corbeaux. « Les gens ne peuvent plus manger dehors, les oiseaux passent au-dessus d'eux et lâchent leur fiente. Ils salissent partout ». L'édile comprend parfaitement leur colère et leur lassitude de subir ces dégradations.
« Malheureusement, je n'ai pas la solution. Je ne sais plus quoi faire. Je ne peux pas les tuer et d'ailleurs je n'ai pas de fusil », souffle Nathalie Bisigniano en ajoutant
« on reçoit aussi des menaces de ceux qui ne veulent pas les tuer. C'est difficile de contenter tout le monde ». Pour l'élue qui siège depuis 25 ans au conseil municipal, déloger les nids pourrait être une issue. Lurcy retrouve un semblant de calme apparent à cette époque de l'année car les femelles sont dans les nids, mais cela ne va durer, les oisillons grandiront et nidifieront à leur tour.
