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Le prix au litre pour avril sera le même qu’en 2019

Norbet Jaravel, président du groupe Bressor voudrait garder une production de lait pour la sortie de crise.
Le prix au litre pour avril sera le même qu’en 2019

L'épidémie de Covid-19 a de fortes répercussions sur le secteur du lait, en plein pic de production. D'un côté le retour des vaches dans les prairies depuis quinze jours. De l'autre côté, une baisse de la consommation, du fait de la fermeture des collectivités et des difficultés de certaines entreprises de transformation.

Pas encore la sonnette d'alarme

Bressor c'est le ramassage du lait assuré dans l'Ain pour 210 exploitations, représentant 400 agriculteurs et 125 M de lait collectés chaque année. Du lait acheminé à Grièges et Servas utile à la fabrication des fromages. Pour l'instant pas de restriction ferme juste de la sensibilisation, du dialogue : « Ce n'est pas facile, c'est une volonté des responsables de dire aux éleveurs de modérer leur production de façon volontaire et dans la mesure de ce qu'ils peuvent faire » résume Norbet Jaravel, président de Bressor. « Nous allons accompagner les producteurs, cela ne veut pas dire les payer moins. Au contraire, ils toucheront le même prix au litre pour avril qu'ils ont perçu en 2019. Une avance de trésorerie sera faite d'un équivalent de la valeur d'un mois moyen de production ». Ensuite pour les autres mois cela dépendra de l'évolution de la situation. « Nous avons communiqué un volume de production à nos éleveurs si la situation se dégrade. Il faut garder une production de lait pour l'avenir quand nous sortirons de la crise ».

Rester optimiste malgré tout

Un engorgement autour des tours de séchage pour le lait en poudre est à noter car la production est saturée. Avec quelques absences de salariés, la transformation du lait en souffre. Pour l'instant les fromageries n'ont pas réduit les stocks car à l'annonce du confinement les consommateurs ont fait des stocks. « Les producteurs produisent, les chauffeurs collectent et les services administratifs sont en télétravail. Tout le monde a été très réactif » précise Norbert Jaravel. « Les consignes et les mesures barrières par rapport aux ramasseurs de lait ont bien été appliquées, les agriculteurs ouvrent les portent et évitent ainsi tout problème de manipulation des poignées ». Le président de Bressor se veut rassurant : « Il faut rester prudent dans la communication, je suis de nature optimiste, tant que nous pouvons aller au boulot c'est tant mieux ». Quelques initiatives marginales de vendre le lait à la ferme ont émergé, mais restent compliquées avec les normes de sécurité à appliquer. « Cela oblige les gens à se déplacer alors que le confinement est obligatoire ce n'est pas forcément une bonne idée » confie Norbet Jaravel

 

Yolande Carron