SOLIDARITÉ
L’Afdi lance un appel aux dons pour soutenir le peuple malgache

Depuis un mois, une vague cyclonique tropicale s’est installée à proximité des côtes Sud-Est de Madagascar. La Grande île fait état de 120 morts. La dernière tempête Emnati, qui a touché terre dans la nuit du 22 au 23 février, pourrait alourdir le bilan. Plusieurs appels aux dons, dont celui de l’Afdi Aura, sont lancés pour soutenir les 125 000 personnes sinistrées en grande situation de famine.

L’Afdi lance un appel aux dons pour soutenir le peuple malgache
Plus de 120 morts ont pour le moment été recensés par les autorités malgaches. ©DR

Tout ce qui constitue normalement la base de l’alimentation durant la « période de soudure », de février à mai, a tout d’un coup presque entièrement disparu. La situation à Madagascar est préoccupante. Après le passage des cyclones Batsiraï début février et la semaine dernière d’Emnati, les habitants des communes du Sud et Sud-Est de la Grande île se préparent à vivre des mois difficiles. La vague cyclonique a tout arraché et emporté derrière elle. Habitations, routes, arbres, cultures : tout a été inondé par de violents torrents d’eau dans un rayon de 150 km des côtes littorales.

Des dégâts colossaux

Les arbres à pain, ressource principale pour ces trois prochains mois, sont presque tous détruits, ainsi que les bananiers, qui ont été cassés et couchés par le vent et ne produiront rien avant cinq ou six mois. « Il en est de même pour les papayers, indique le Père Emeric Amyot d’Inville, directeur du foyer de Tanjomoha à Vohipeno, presque tout le manioc a été mis à mal, les avocatiers, nombreux dans le district, ont été très abîmés par le vent et l’eau et leurs fruits sont à peu près tous perdus ». Les rizières, fraîchement repiquées car les pluies ne sont arrivées, après une longue sécheresse, que fin décembre, sont en grande partie perdues sous l’inondation. La récolte de riz de mai/juin est aussi compromise. Dans les communes de la côte est malgache, où le premier cyclone Batsiraï a frappé dans la nuit du 5 au 6 février, les animaux d’élevage, essentiellement des poulets de consommation familiale, ont aussi été noyés.

Participer à la reconstruction

Laurent Barras, référent pour l’association Agriculteurs français et de développement international (Afdi) à Madagascar s’est rendu dans le district de Manakara du 3 au 25 janvier. « Dans le Sud de l’île, cela faisait trois ans qu’il n’y avait pas eu une goutte d’eau. La sécheresse avait mis la population locale dans une grande situation de famine. Une fois qu’elle aura pansé les plaies de ces violentes inondations, elle pourra remettre en culture. En attendant, elle devra vivre avec les stocks, à condition qu’il lui en reste encore pour ces prochains mois… », explique-t-il. Plusieurs aides d’urgence se structurent en ce moment même pour venir en aide aux populations. L’Afdi, épaulée par la commune de Sciez (Haute-Savoie), l’association Léman horizon et le Rotary Club, priorise l’aide alimentaire. Avec l’argent récolté, elle financera la distribution de riz et de pois aux élèves de l’école de Beronono, à Ambouroubé. « Nous souhaitons mettre en place cette aide aussi sur les communes d’Ifatsy et d’Antananabo avec la création d’un jardin maraîcher sur chaque site. La reconstruction de cases en bois (habitations de fortune) est aussi prévue dans ces villages. Rien que sur ces deux communes, 376 maisons ont été écrasées. Nous prévoyons 100 000 Ariary (25 €) par maison et environ 500 kg de riz pour nourrir 250 familles pendant un mois », précise Laurent Barras.

Une opération de relance agricole

Dans le district de Vohipeno, le père Emeric souhaite entreprendre la mise en place urgente d’un plan de relance agricole. « La priorité est de rétablir la situation alimentaire, comme nous l’avions déjà fait dans le passé, suite aux grands cyclones Hubert, Bingiza et Chedza, ainsi qu’à la suite de la grande sécheresse de 2017 », soutient-il. Ce projet de relance comporte la mise en place de cultures maraîchères (maïs, patates douces, cucurbitacées, etc.) qui permettrait de distribuer largement des semences aux paysans ainsi que la riziculture. « Nous voudrions distribuer des semences de riz à cycle court car il est encore temps d’en planter. Il est vrai que nous en avions distribué en 2017, recommandant aux paysans de garder des semences pour la saison suivante. Plusieurs mauvaises récoltes de riz, du fait des sécheresses, ont fait que leurs réserves de semences sont épuisées. Il est nécessaire d’en redistribuer maintenant », ajoute-t-il. Avec la reconstruction des habitations et des infrastructures, il estime le coût des financements entre 90 000 et 100 000€. Un appel au don de lait infantile est aussi lancé pour prévenir la malnutrition des enfants.

Alison Pelotier

Note : Pour réaliser un don vous pouvez envoyer un chèque à l’adresse suivante :

Afdi – Agrapole - 23 rue Jean Baldassini - 69364 Lyon Cedex 07

Ou en cliquant sur ce lien : https://www.helloasso.com/associations/afdi-aura/paiements/cylcone-madagascar

En spécifiant sur le talon « urgence cyclone Madagascar » un reçu vous sera envoyé.